Mambanyick (SG du ministère des Sports gambien) : «Nous maintenons notre décision et on espère trouver un accord avec la FIFA» Comme il fallait s'y attendre, la plus haute instance footballistique mondiale, la FIFA, n'a pas tardé à réagir, après la décision du ministre de la Jeunesse et des Sports gambien, en l'occurrence Alieu Kebba Jammeh, de dissoudre la Fédération gambienne de football (GFA), suite à la défaite surprise concédée à domicile, le 29 février dernier, face à l'Algérie lors du match aller du 2e tour des éliminatoires de la CAN-2013. En effet, des médias locaux affirment que la FIFA, par le biais de son secrétaire général, a adressé dans le courant de la semaine une lettre au ministère des Sports gambien, le sommant de revenir sur sa décision et de ne pas interférer dans les affaires courantes du football. La FIFA a souligné dans sa correspondance que «toute action prise à l'encontre du comité exécutif de la GFA (Gambia Football Association), constituerait une ingérence manifeste du gouvernement et que, par conséquent, cela portait atteinte aux statuts de l'instance mondiale». La FIFA a précisé que dans ce cas de figure, des «sanctions sévères seront infligées à l'encontre du football gambien qui atteindront l'exclusion totale des équipes nationales et clubs engagés dans les compétitions internationales.» L'ultimatum a pris fin hier soir Dans sa lettre, la FIFA a demandé aux membres du bureau exécutif de la Fédération gambienne de football qui ont été évincés d'établir un rapport sur la situation qui prévaut au sein de la fédération et de le transmettre au siège de l'instance mondiale avant jeudi (hier), à 18h. La FIFA évaluera par la suite la situation et décidera de la nécessité ou pas de mettre en place un comité d'urgence présidé par Sepp Blatter en personne, pour statuer sur l'ingérence du ministère gambien dans les affaires du football local. Le ministre campe sur sa position et installe un comité transitoire Il faut dire que malgré l'intervention de la FIFA et cette menace d'exclusion prononcée à l'encontre du football gambien, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Alieu Kebba Jammeh, semble camper sur sa décision de dissoudre le bureau exécutif de la GFA, quoiqu'il devienne. Preuve en est, le ministère a nommé, il y a trois jours de cela, un comité intérimaire qui sera appelé à gérer les affaires du football gambien pour les 12 prochains mois. Un membre du ministère assure que sa structure assume pleinement cette décision et ajoute que pour l'heure, aucune suspension n'a été prise contre le football gambien. Notons que si la situation n'évolue pas prochainement, la rencontre retour entre l'Algérie et la Gambie, prévue le 17 juin prochain à Blida, sera à coup sûr annulée. ---------------------- Mambanyick (SG du ministère des Sports gambien) «Nous maintenons notre décision et on espère trouver un accord avec la FIFA» Le secrétaire général du ministère de la Jeunesse et des Sports, M. Njie Mambanyick, a animé, avant-hier, une conférence de presse dans laquelle il a tenu à relativiser la menace d'exclusion prononcée par la FIFA à l'encontre du football gambien, suite à l'ingérence du gouvernement dans les affaires du football local. Mambanyick assure, une nouvelle fois, que sa structure maintient sa décision de dissoudre la GFA et ce, dans l'intérêt du football gambien. «Notre action est irréversible et nous ne comptons pas l'abandonner. Le sport, en général, et le football, en particulier, doivent être mieux considérés, dans l'intérêt des Gambiens et permettre aussi de se développer. Nous continueront à discuter avec la FIFA, avec laquelle on espère avoir un accord. Il faut que les gens sachent que la GFA ne peut pas assurer la participation aux compétitions continentales ou internationales sans l'aide et le soutien du gouvernement», a-t-il conclu. ---------------------- Le Bénin également menacé par la FIFA ! Apparemment, il n'y a pas que le football gambien qui est en crise et qui attire les foudres de la FIFA. En effet, le site afrik-foot.com nous apprend que le Bénin, futur adversaire des Verts en éliminatoires du Mondial-2014, connaît lui aussi des soucis au niveau de la gérance du football local et pourrait connaître le même sort que la Gambie qui est sous la menace de la FIFA, si une solution n'est pas trouvée au cours des prochains jours. Cela fait suite à la décision du tribunal de Porto-Novo qui a reconnu l'AG élective de la Fédération béninoise de football du 4 février dernier, non validée par la FIFA et la CAF et au cours de laquelle Victorien Attolu a été élu nouveau président de la FBF. Dans sa décision, le tribunal ordonne à Moucharafou Anjorin, l'actuel président de la FBF, de quitter dans les meilleurs délais son poste et de procéder à la passation de consignes. La FIFA a vite réagi en reconnaissant Moucharafou Anjorin en tant que président légitime de la fédération et soupçonne une ingérence politique. L'instance mondiale n'hésite pas à parler de violation des articles 13 et 17 de ses statuts qui stipulent que «les associations membres doivent diriger leurs affaires en toute indépendance et sans ingérence externe». La FIFA précise que «le recours à la justice ordinaire par les associations membres de la FIFA et leurs subordonnés est proscrit par les statuts de la FIFA qui prévoient par contre la possibilité de recourir au Tribunal arbitral du sport seulement». Or, devant le TAS, précise afrik-foot, Attolou a perdu le procès. Ce qui signifie que Victorien Attolou n'a plus de voie de recours dans le milieu judicaire spécialisé pour le sport. Si le tribunal oblige donc Moucharafou Anjorin à déguerpir pour installer de force Victorien Attolou, la FIFA n'hésitera pas à frapper fort : suspendre le Bénin de toutes ses activités et compétitions.