Tahar Abouzeid : «Je ne pouvais pas refuser l'invitation de Madjer». Adel Benaïssa (ex-international libyen) : «L'initiative de Madjer peut aider le football libyen» En prévision du match de charité pour aider les jeunes en Afrique, les stars mondiales ont animé une conférence de presse hier matin, à l'hôtel El Aurassi, en présence d'un parterre de journalistes. Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette initiative de Rabah Madjer, en partenariat avec l'Unesco et Le Buteur a monopolisé l'actualité sportive. Parmi les joueurs internationaux invités à cette conférence, il y avait l'Italien Alessandro Altobelli, l'ex-star de l'Inter de Milan, Jean-Marie Pfaff, le Belge qui a gardé les bois du Bayern Munich lors de la finale de la coupe d'Europe des clubs champions en 1987, face au FC Porto, Christian Karembeu, champion du monde en 1998. Il y avait aussi Madjer ainsi que Rachid Mekhloufi, le légendaire numéro 10 de l'AS Saint-Etienne. La représentante de l'Unesco, Pilar Alvarez-Laso, fait les éloges de Madjer Outre les personnalités sportives, il y avait la représentante de l'Unesco, Mme Pilar Alvarez-Laso, qui est de nationalité mexicaine. Cette dernière a marqué sa présence à cette conférence et a même prononcé une allocution. On note la présence de la cellule de communication de la DGSN, qui est aussi partenaire de cette initiative. «Le peuple algérien a de la volonté» Dans sa déclaration faite à la presse, Mme Pilar Alvarez-Laso n'a pas tari d'éloges sur cette initiative de Rabah Madjer. Elle a déclaré : «C'est un honneur pour nous de travailler avec Rabah Madjer. C'est une grande personnalité. Cette initiative est très bonne. Le peuple algérien a de la volonté pour réussir de tels gestes. Votre pays est très actif concernant les gestes caritatifs». Madjer : «Aider les enfants en Afrique est un devoir» Rabah Madjer était très content d'avoir réussi à regrouper tout ce beau monde. A la conférence de presse, il a remercié ceux qui ont répondu favorablement à cette invitation : «Je suis très content que les gens ont répondu favorablement à cette initiative. C'est un immense plaisir pour nous d'aider l'Afrique et ses enfants. Comme tout le monde le sait, il y a beaucoup d'entre vous qui ont voyagé dans ce continent et ont eu l'occasion de constater les souffrances des jeunes en Afrique. Il faut les aider parce que c'est un devoir. J'espère que ce genre d'initiative va se répéter encore une fois». Altobelli : «Madjer est une fierté pour l'Algérie» alessandro Altobelli, la star italienne a encensé, quant à lui, Rabah Madjer pour cette initiative. L'Italien a accordé une interview exclusive au Buteur, lors de notre précédente livraison, où il a parlé de ce premier voyage en Algérie. Au cours du point de presse, il a dit : «Madjer est une fierté pour tous les Algériens et pour tout ce pays. J'ai répondu favorablement à cette initiative sans réfléchir». Karembeu : «On est ici par amour pour l'Algérie et l'Afrique» Champion du monde en 1998, l'ex-Madrilène a tenu à apporter son aide à Madjer et à sa cause. Il a déclaré au cours de ce point de presse qu'il a répondu à cette invitation par amour pour l'Algérie et au continent africain : «J'ai répondu favorablement à cette invitation par amour pour l'Algérie et l'Afrique. Il est très important pour nous d'apporter notre aide aux gens en détresse». Bouderbala : «J'ai essayé à maintes reprises d'organiser un tel événement, mais en vain» Aziz Bouderbala a demandé lui-même la parole, pour exprimer son attachement à l'Algérie et à Rabah Madjer. Pour cela, il a déclaré : «Ça fait longtemps que je viens en Algérie. C'est un immense plaisir d'être ici à vos côtés. Je tiens à féliciter Madjer parce que j'ai essayé à maintes reprises d'organiser un tel événement, mais je n'ai pas pu. Vraiment, il est à féliciter». Quelques sponsors ont donné 1,5 milliard de centimes Avant la fin de ce point de presse, les sponsors de cet événement ont remis des chèques, synonymes de leur contribution. Sonatrach, Cevital, Simon Metidja, Play Mode, Algérie Télécom, Air Algérie. Au total, il y a eu une contribution de 1,5 milliard de centimes. Il faut signaler qu'il y a d'autres sponsors qui ont aussi contribué. -------------------- Tahar Abouzeid : «Je ne pouvais pas refuser l'invitation de Madjer» «Tout d'abord, je tiens à dire que je suis très content de me retrouver avec vous aujourd'hui. Sincèrement, lorsque j'ai reçu l'invitation de Rabah Madjer je ne pouvais pas la refuser. Je pense que c'est un devoir pour chaque être humain. Concernant tout ce qui s'est passé entre l'Algérie et l'Egypte par le passé, cet épisode doit être mis aux oubliettes. Le football, ce n'est qu'un sport fait pour rapprocher les nations et non pas le contraire. Toutefois, je tiens à dire que c'est un immense plaisir pour moi de retrouver les joueurs algériens des années 1980. Le football à cette époque avait un charme exceptionnel. Et pour conclure, je déclare que Rabah Madjer mérite d'être l'Ambassadeur de l'UNESCO en Algérie.» -------------------- Adel Benaïssa (ex-international libyen) : «L'initiative de Madjer peut aider le football libyen» Initialement, aucun joueur libyen ne devait participer au match gala organisé par Rabah Madjer sous l'égide de l'Unesco, non pas que l'ex-joueur de Porto y trouvait une objection, mais il a trouvé des difficultés à le faire à cause des événements qui avaient secoué la Libye. C'est le fait du hasard si l'ancien international Adel Benaïssa est à Alger pour prendre part à cet événement. Il nous raconte comment il a été invité par Madjer. Le public algérien ne vous connaît pas beaucoup, pouvez-vous vous présenter à lui ? Je suis un ancien international libyen, j'ai porté le maillot national dans les années 1990. J'évoluais au poste d'attaquant et j'ai passé la plus grande partie de ma carrière sous les couleurs d'Al Ahly de Tripoli. Après avoir pris ma retraite, j'ai été nommé à la tête du Comité des sélections nationales. J'ai également occupé le poste de consultant pour la chaîne sportive Al Jazeera Sport lors de la dernière Coupe d'Afrique des nations. C'est votre première visite en Algérie ? Non, c'est la seconde fois que je viens en Algérie. Je n'ai pas eu cette chance lorsque j'étais joueur, mais j'y suis venu en 2004 en tant que président du Comité des sélections nationales libyennes. C'était à l'occasion d'une rencontre entre les sélections olympiques des deux pays. Comme avez-vous accueilli l'invitation de Rabah Madjer pour ce match gala ? C'était un peu le fruit de la coïncidence. Lorsque Madjer avait appelé au téléphone Badou Ezaki, celui-ci lui a fait savoir qu'il se trouvait avec moi. C'est là que Madjer a demandé à me parler pour justement m'inviter. Il s'est excusé de ne pas l'avoir fait avant car il a trouvé des difficultés à entrer en contact avec des joueurs libyens. Comme vous le savez, la Libye a été perturbée par les événements qu'elle vit depuis quelques mois. Pour revenir à l'invitation, je ne pouvais pas la refuser car elle m'a été faite par un grand joueur comme Madjer. Et je vous confie que ce rendez-vous va me permettre d'organiser un match de gala entre la sélection libyenne et algérienne des années 1980 car ils n'ont pas eu cette occasion. Pourquoi ? En 1989, les deux sélections devaient jouer un match en Libye, ce qui aurait permis à mes compatriotes de voir à l'œuvre la génération d'or du football algérien, mais hélas cela ne s'est pas fait ! Pourquoi ? C'est tout simplement à cause de Kadhafi. Celui-ci a tout bonnement annulé ce match pour des considérations politiques. Du moment que vous évoquez cette génération de footballeurs algériens, il y en a un en particulièrement qui garde un mauvais souvenir du football libyen, C'est Belloumi qui a contracté une grave blessure lors d'un match à Tripoli avec son club, le GC Mascara… Oui, je me souviens de cet épisode car j'étais présent au stade ce jour-là. J'étais dans les tribunes lorsque le joueur d'Al Ahly de Tripoli, Bani, a été l'auteur d'un tacle musclé sur Belloumi. Je vais vous faire une confidence, ce jour-là, j'avais pleuré, d'une part parce que c'était vraiment une agression et, d'autre part, elle a été commise sur un véritable artiste de la balle ronde. Vous avez évoqué les événements qui ont secoué la Libye, comment avez-vous vécu cet épisode dramatique de l'histoire de votre pays ? La révolution est venue nous libérer d'une oppression qui aura duré plus de 40 ans, une oppression exercée par Kadhafi. Contrairement à ce qu'il laissait paraître, Kadhafi avait marginalisé le sport en général et le football en particulier. Je vais vous faire une autre confidence, lors de la révolution, j'avais décidé de me mettre aux côtés de mes frères. J'avais organisé des rassemblements de sportifs pour demander le départ de Kadhafi. Récemment, le président du Conseil de transition libyen, Mustapha Abdeldjalil, était en Algérie et, durant sa visite, il n'a pas manqué de rencontrer celui qui était son ex-entraîneur, Hamid Zouba… Oui, nous avons eu vent de cela. Je crois que c'est à nous les sportifs de contribuer à rétablir les relations entre nos deux pays, des relations qui ont été quelque peu altérées durant la révolution. Cela peut se faire en organisant des matches entre Libyens et Algériens.
