Daoud : «Prêt à rempiler, mais ma patience à des limites» Malgré la démission collective des membres du conseil d'administration et celle de Omar Ghrib, le conflit pour la conquête du club n'est pas près de connaître son épilogue. Et pour cause, le départ de Omar Ghrib, lui qui était sur le point de régulariser l'ensemble des troupes, a eu l'effet d'une douche écossaise sur les camarades de Babouche qui n'ont désormais plus d'interlocuteur pour parler de leur avenir immédiat, qui, plus que jamais, s'inscrit en pointillés. Et ce ne sont pas les tergiversations d'Eddir Loungar, qui continue à souffler le chaud et le froid au lieu de passer à l'acte, qui sortiront le club du marasme économique et rassureront les cadres de l'équipe. Consentant d'autres sacrifices en acceptant de différer la date butoir au dimanche 10 juin, grâce à l'intervention remarquée du capitaine Réda Babouche, les joueurs nous ont confié clairement que passé cette date, ils pourraient finaliser avec les clubs solliciteurs. A partir de là, les joueurs et les supporters du club se demandent qui se chargera de payer l'ensemble des troupes le dimanche 10 juin. Au moment où nous mettons sous presse, cette question demeurait sans réponse car il est évident qu'on ne se bouscule pas au portillon pour débloquer les 9 milliards de centimes nécessaires à l'assainissement de la situation financière des joueurs. Avec un Omar Ghrib démissionnaire et un Eddir Loungar toujours aussi beau parleur, il y a de quoi afficher un grand scepticisme quant à la capacité du club à s'acquitter de ses dettes à la date prévue. Mais au Mouloudia, on ne peut jurer de rien car tout peut basculer d'un côté comme de l'autre à la vitesse de la lumière. En attendant la prise du pouvoir, ce sont les joueurs qui sont pris en otage, au risque de provoquer une hémorragie dont le club aura bien du mal à s'en remettre, surtout qu'il n'y a plus beaucoup de joueurs sur le marché des transferts. Il est encore sous contrat avec le Doyen Yanis : «Je veux rester au MCA mais l'USMH veut racheter mon contrat» Se trouvant actuellement en France auprès de ses proches, le demi-défensif, Youcef Yanis, qui avait été prêté par le Mouloudia au club harrachi, lors du mercato, est encore sous contrat avec le Doyen jusqu'en juin 2013. Le jeune milieu de terrain est lui aussi envahi par le doute et les incertitudes qui résultent de cette crise qui secoue la maison mouloudéenne. Sollicité par les Jaune et Noir afin de poursuivre l'aventure avec eux, Yanis ne cache pas son envie de rejoindre le vieux club algérois, à condition d'avoir une réponse ferme de son employeur. «Je suis actuellement en France et je ne vous cache pas que je suis de très près tout ce qui se passe au niveau du Mouloudia. Cette situation de crise prête à inquiétude, car je ne sais plus à qui m'adresser, alors que la direction de l'USMH m'a proposé un contrat pour le prochain exercice. Mais comme vous le savez, je suis soumis à libération puisque mon bail avec le MCA expire en juin 2013. A partir de là, c'est la direction du Mouloudia qui a le pouvoir de décision. En ce qui me concerne, j'aimerais bien rester au Mouloudia, car j'ai envie de prouver que j'ai ma place au sein de ce club prestigieux, mais je veux aussi connaître les intentions de mes dirigeants. Actuellement, il n'y a aucun interlocuteur pour négocier puisque Ghrib vient de démissionner. Chose qui me met dans une position très délicate. Je suis désormais dans l'obligation d'attendre que la crise prenne fin pour pouvoir décider de mon avenir avec ceux qui seront à la tête du club. J'espère que tout rentrera dans l'ordre dans les plus bref délais», nous a dit Yanis avec beaucoup d'inquiétude. Le départ de Ghrib pourrait pousser Chaouchi à rejoindre Sétif Lors de sa dernière intervention sur nos colonnes, Faouzi Chaouchi avait conditionné sa prolongation de contrat par le maintien de Omar Ghrib à la tête du club. Mais avec la démission du coordinateur de la section football, ce sont tous les espoirs des Chnaoua qui se brisent, car désormais, il est peu probable de voir le portier rester au Mouloudia. Sans Ghrib qui était son seul interlocuteur, Chaouchi n'aura plus la moindre gêne à opter pour l'Entente de Sétif qui est revenue à la charge. Le responsable ententiste, Hacen Hammar, a d'ailleurs fait du recrutement de Chaouchi l'une de ses priorités. Et face à la crise qui secoue le Doyen, Sétif a là l'occasion rêvée de chiper Chaouchi au Mouloudia qui semble désormais dénué de tout argument pour garder son portier et chouchou des Chnaoua. Daoud : «Prêt à rempiler, mais ma patience à des limites» Face à cette crise qui risque d'ébranler le club, Farid Daoud semble désarmé et désabusé, alors que la JSK lui fait depuis quelques jours les yeux doux. On imagine que vous avez dû être secoué par les derniers rebondissements avec la démission de Ghrib… Je suis abasourdi par tout ce qui se passe au niveau de la direction du club. Tout semble changer très vite au Mouloudia. Ce qui se passe au club n'est pas pour nous rassurer, surtout après la démission de Ghrib qui était à ce jour notre seul interlocuteur. C'est déstabilisant de voir toute la direction partir, alors qu'aucun joueur n'a été encore régularisé. Vous avez discuté de ce sujet avec votre capitaine Babouche qui a su vous convaincre de patienter jusqu'au 10 juin… Nous avons discuté entre nous, pour essayer d'arrondir les angles et trouver une sortie à cette crise. Nous avons ainsi consenti à faire d'autres sacrifices en repoussant l'échéance à dimanche prochain. Passé cette date, personne ne peut jurer de rien. L'équation est toute simple. Si la direction ne parvient pas à tenir ses engagements en payant tout le monde le 10 juin, le club s'exposera alors à l'exode des cadres, c'est aussi simple que cela. Les joueurs sont lassés d'attendre sans voir le bout du tunnel, alors qu'ils ont des opportunités de jouer ailleurs et signer des contrats juteux. Quelles sont les solutions que vous préconisez ? Il faut agir très vite afin d'apporter de la stabilité à l'équipe, seul gage de réussite. Et pour cela, il faut conclure avec un investisseur dans les plus brefs délais. La crise a atteint son paroxysme et il faut apporter des solutions au plus vite, sinon on risque d'atteindre le point de non retour. Vous êtes aussi en fin de contrat, votre avenir s'inscrit-il en vert et rouge ? En ce qui me concerne, il ne fait aucun doute que j'ai envie de poursuivre l'aventure au Mouloudia. D'ailleurs, j'avais programmé de partir le dimanche 10 juin en vacances en Tunisie, pour décompresser, après avoir reçu mon dû et renouvelé mon contrat. Mais avec ce changement de cap, je serai dans l'obligation de repousser mes vacances de quarante-huit heures. Et j'espère sincèrement que ça se réglera le 10 juin, car nous avons trop attendu. On croit savoir que vous êtes toujours convoité par la JSK. C'est l'occasion pour le président Moh-Cherif Hannachi de vous convaincre de revenir à la maison… (sourire.) En toute franchise, je n'ai toujours pas donné suite aux sollicitations de la JSK. Mais je sais que ce club s'intéresse toujours à moi. Il y a aussi les gens du quartier qui veulent me voir porter les couleurs des Canaris. Mais pour l'instant, je préfère ne pas me prononcer sur ce sujet tant que rien n'a été fait avec le Mouloudia. J'ai envie de poursuivre l'aventure avec mon club que je considère comme ma seconde famille, mais il faut aussi savoir que la patience a des limites. En cette période, le temps presse, on ne peut attendre indéfiniment que la crise cesse. Il faut à présent agir en joignant le geste à la parole, car nous avons été trop bercés par les fausses promesses. Bouhraoua a déposé la démission du CA chez le notaire Vingt-quatre heures après avoir reçu la démission des membres du conseil d'administration, Abdelkader Bouhraoua s'est rendu, hier, chez le notaire, pour lui remettre les documents de toutes les controverses. Mais pour passer à l'étape supérieure, il faudra encore la signature de tous les actionnaires, afin qu'ils se désistent de leurs parts au profit de l'investisseur majoritaire, ce qui est une autre paire de manches. En d'autres termes, le Mouloudia n'est pas sorti de l'auberge. Des investisseurs en perspective Maintenant que le feuilleton Loungar n'a toujours pas connu son épilogue et qui vient de boucler son quatrième mois, selon des sources digne de foi, on croit savoir que Zedek pourra rencontrer des hommes d'affaires très prochainement lesquels ont manifesté leur intérêt d'investir au MCA. Ainsi, les choses commencent à bouger dans la maison Mouloudia et l'on s'achemine vers l'ouverture des négociations avec de nouveaux investisseurs et tourner ainsi une nouvelle page. Reste à savoir maintenant qui va s'occuper des négociations, puisque seul Bouhraoua, en sa qualité du président du CA, n'a pas encore démissionné du conseil d'administration. Zedek : «Il est de mon devoir d'aider le MCA» Fraîchement installé dans ses fonctions du président du CSA/MCA, Abdelhamid Zedek a entamé ses contacts avec plusieurs entreprises pour quelles apportent leur aide au Mouloudia, que cela soit pour le club sportif amateur ou la SSPA/MCA. En dépit de sa bonne volonté, certains ne trouvent pas mieux que d'essayer de nuire à son image. Contacté par nos soins, il nous dira : «Le Mouloudia est dans une situation délicate en raison de ce qui se passe actuellement dans le club, et ce, pour les raisons que tout le monde connaît. Certes, je suis le président du CSA mais en tant que Mouloudéen, il est de mon devoir d'aider mon club, même si l'équipe fanion est gérée par la SSPA/MCA. Je ne suis contre personne et je ne m'oppose à aucun projet. Ce qui m'intéresse, c'est le Mouloudia et il faut que chacun d'entre nous apporte sa modeste contribution pour sauver l'équipe.» «Je suis en contact avec des entreprises» Ainsi, le président du CSA/MCA est en train de multiplier les contacts pour trouver les ressources financières nécessaires, afin de subvenir aux besoins du club, car il y a vraiment urgence au Mouloudia. Suite à la démission des membres du CA de leur poste du conseil d'administration, le club est livré à lui-même, et c'est le doute qui plane au MCA, car il y a une situation de vacance. «Je ne peux rester insensible à cette situation et dire que je suis le président du CSA/MCA seulement. Je vous confirme que je suis en contact avec plusieurs entreprises afin qu'elles nous viennent en aide, car l'intérêt du club est au-dessus de tout autre considération. Je souhaite que cette crise que traverse le club prenne fin le plus tôt possible, car il y a, comme je l'ai dit, urgence au Mouloudia et on ne peut pas rester les bras croisés», ajoute Zedek.