Moi je dis STOOOP et tout de suite ! Je ne veux pas qu'on accuse uniquement les journalistes le jour où Slimani perdra son niveau d'aujourd'hui... Moi je dis STOOOP et tout de suite ! Je ne veux pas qu'on accuse uniquement les journalistes le jour où Slimani perdra son niveau d'aujourd'hui. Je m'en lave les mains et vous en êtes témoins. Vous avez vu comment on parle de lui dans la presse ? On dirait Messi ou Ronaldo, alors qu'il vient à peine de jeter sa tétine. Il n'a même pas été sevré «deux cycles», comme le recommande la religion et on le prend déjà pour un génie. C'est très algérien tout ça. On s'enflamme dès lors qu'un joueur fait deux bons matchs de suite. Et dire qu'après la défaite du Mali, beaucoup voulaient lui arracher le scalp pour avoir raté ce but que ma grand-mère aurait marqué avec ses vieilles pantoufles. Même les mamans oiseaux savent à quel moment on doit pousser un petit à voler de ses propres ailes. Mais pas les impatients que nous sommes. Je suis sûre que, lorsque Slimani sera en panne sèche, on accusera exclusivement les journalistes d'avoir trop gonflé son melon. Et pourtant, au jour d'aujourd'hui, je remarque que mes confrères et collègues ne font que répercuter les surenchères des présidents qui le veulent. L'un lui propose l'équivalent de deux ans de salaires mensuels d'un ingénieur, tandis que l'autre lui déroule le tapis rouge pour lui offrir un duplex dont rêveraient les millions de nécessiteux à travers le pays. Tout cela pour qu'il «tente» de marquer des buts comme face à la Gambie. Et sans la moindre garantie de résultat ! Mais ces idiots de présidents ne savent pas que Slimani pourrait également leur rater des buts comme celui de Ouagadougou. Le jour où ils se rendront compte de leur aveuglement, là ils diront aux journalistes : «C'est vous qui en aviez fait une superstar alors qu'il ne valait pas le salaire d'un garde matériel !» Le dos des journalistes est toujours large pour y planter vos conneries...