Bourzama : «Si on nous paye, nous serons prêts face à Béjaïa.» Sitôt rentré à Oran, Ahmed Belhadj a réuni en urgence ses proches collaborateurs dans la soirée avec la ferme intention de désamorcer la grève. Sachant parfaitement que les joueurs ont exigé du concret pour reprendre le chemin des entraînements, le propriétaire du complexe Mezghena n'a pas tourné autour de pot, promettant aux dirigeants de payer tous les joueurs en les alignant à quatre mois de salaires concernant leur paie de cette saison. En effet, Belhadj veut mettre sur un pied d'égalité ses éléments, qui seront payés jusqu'au mois de novembre. Concernant les joueurs qui réclament leur paie antérieure, Belhadj pense qu'ils devront saisir la Chambre des résolutions des litiges et qu'il ne s'occupera que des salaires de cette saison. Faute de quoi, Belhadj invitera ses joueurs à prendre leurs responsabilités. Tout porte à croire que les joueurs vont finalement accepter la proposition de Belhadj Ahmed, et rentrer en stage bloqué à partir d'aujourd'hui pour préparer le match de Béjaïa et la reprise du championnat en général. Les coéquipiers de Zidane vont devoir répondre favorablement à la suggestion de l'actionnaire majoritaire, afin de revenir à de meilleurs sentiments et commencer dès maintenant à préparer cette phase retour. Il faut dire que la pression commence à monter de plusieurs crans et les joueurs savent mieux que quiconque qu'une fois payés, les regards seront braqués sur eux, surtout que le championnat va devoir reprendre ses droits dans une semaine seulement. Les joueurs seront-ils prêts pour le match de Béjaïa ? Il est vrai que cela ne fait que quatre jours que les joueurs sont en grève, mais la période de repos dans laquelle se trouve le Mouloudia est beaucoup plus longue que l'on pense et risque d'obliger le staff technique à tout recommencer de zéro. Mis à part les trois jours d'entraînement durant lesquels la moitié des joueurs se sont absentés, l'on peut dire que le groupe est au repos depuis le match de Coupe d'Algérie contre l'IRB Hadjar. Même au cours de la semaine qui a précédé ce match, plusieurs éléments avaient déclaré forfait pour diverses raisons. Autrement dit, certains joueurs considérés comme des piliers de l'équipe, sont au repos depuis exactement le 22 décembre passé, soit 17 jours d'inactivité. C'est trop pour un joueur de l'élite qui devra recommencer à nouveau son cycle de préparation physique. -------------------------------------------- Baba convainc les joueurs à reprendre Le bailleur de fonds des Hamraoua, Ahmed Belhadj, a réussi à désamorcer la crise en se réunissant hier après-midi avec deux cadres de l'équipe que sont Berradja Seddik et Farid Belabbès en les promettant de verser deux mois de salaires à tous les joueurs que le club leur doit encore de l'argent. Une proposition qui a été acceptée sur-le-champ par les deux joueurs qui à leur tour ont sondé les autres. Ayant eu des échos favorables de la plupart du groupe, la reprise des entraînements est fixée ainsi pour demain matin puisque aujourd'hui tous les joueurs devront se rendre du côté du siège du club pour encaisser leur chèque qui représente deux mois de salaire et se rendre par la suite à l'hôtel El Mouahidine pour entrer en stage bloqué. -------------------------------------------- L'entraîneur contre l'idée du stage Selon nos informations, l'entraîneur Djamel Benchadli était contre l'idée du stage bloqué estimant que la grève des joueurs a tout chamboulé. En tous les cas, une réunion était prévue hier soir entre le P-DG de la société et les membres du staff technique pour arrêter le groupe de travail avant le match contre Bejaïa. ------------------------------------- Aouedj menace de boycotter Alors que Abdelilah lui a promis de régler son cas, Aouedj Sid Ahmed a été désagréablement surpris par le montant que la direction voulait lui remettre, c'est-à-dire un chèque de deux mois. Le joueur, qui a réclamé ses six moins de salaire, n'a pas du tout apprécié le montant en question. Selon notre source, Aouedj a dû quitter très en colère le siège de la société réclamant ainsi sa lettre de libération que Abdelilah a refusé catégoriquement de lui remettre. ---------------------------------------- Sofiane Elimam : «Tout le monde est fautif» Le manager général des Rouge et Blanc, Sofiane Elimam, pense que tout le monde a une part de responsabilité dans la situation qui prévaut au club : «Le fait que l'équipe soit entrée en grève n'arrange personne, car même en les payant, on ne peut pas rattraper le temps perdu et les séances séchées. Il ne faut pas accabler une personne ou une partie particulière, car tout le monde est fautif dans cette histoire.» Elimam n'a voulu accuser personne, mais pense que le plus important est de mettre un terme à cette grève avant qu'il soit trop tard et par la suite procéder à une opération recrutement digne de ce nom car, pour lui, le plus dur est à venir : «Il ne faut pas sous-estimer cette phase retour. C'est vrai qu'on a terminé en beauté l'année, mais le plus dur est à venir. Il faut bien s'armer pour affronter cette phase retour.» ----------------------------------------------- Zarabi proche du Mouloudia Tout porte à croire, qu'Abdraouf Zarabi devra être la première recrue du Mouloudia d'Oran, bien qu'il n'ait pas encore bénéficié de sa lettre de libération de la part du CS Constantine. L'ancien international affirme avoir trouvé un terrain d'entente avec les dirigeants du MCO, et que la signature au profit du club en question est une affaire de temps seulement. «Je suis très proche du Mouloudia, puisque je viens de trouver un terrain d'entente avec ses dirigeants. Il ne reste que la signature», aurait confié le joueur qui devra débarquer dans les toutes prochaines heures à Oran pour parapher son contrat avec les Hamraoua. ------------------------------------------- Le compromis de la DJS tombe à l'eau La réconciliation entre Djebbari et Abdelilah à la DJS d'Oran n'était qu'un feu de paille, puisque les deux personnes n'ont pas réussi à trouver par la suite un terrain d'entente. Le PDG, qui a accepté les conditions de Djebbari, prenant le DJS en personne pour témoin, aurait adopté un tout autre discours hier lorsque le comptable de Djebbari voulait remettre, comme prévu, les chèques à Abdelilah. Ce dernier lui a fait comprendre que cette transaction ne se fera qu'après l'accord du conseil d'administration. La sortie d'Abdelilah a soulevé l'ire de Djebbari qui se trouve à Paris. Il fallait s'attendre à ce que Larbi préfère Belhadj à Djebbari, car c'est ce premier qui a promis de régler le problème des joueurs dans l'immédiat. ------------------------------------------- Bourzama : «Si on nous paye, nous serons prêts face à Béjaïa» L'arrière droit des Rouge et Blanc pense que la décision d'entrer en grève a été prise par tout le groupe, et le fait de rester inactifs pendant quatre jours ne devrait pas avoir une incidence sur la fraîcheur physique du groupe en prévision du match de la reprise du championnat. Pour lui, si la direction réussit à satisfaire le groupe sur le plan financier, les joueurs seront motivés à bloc pour réaliser une belle phase retour. Quelles sont les nouvelles du groupe après quatre jours de grève ? Personnellement, jusqu'au moment où je vous parle (hier 10h 30) personne n'a encore pris attache avec nous, que ce soit de la part de la direction ou d'un de mes coéquipiers pour m'informer de la situation. Dans tous les cas, je continue à m'entraîner en attendant bien évidemment un dénouement heureux. On laisse entendre que Belhadj a promis de payer les joueurs. Vous n'êtes pas au courant de cette nouvelle ? Non pas du tout ! Mais si c'est le cas, c'est une bonne nouvelle pour le groupe. Tout le monde souhaite que ce mouvement de grève prenne fin et qu'on reprenne le chemin des entraînements. Il y a un autre point concernant l'argent. Si le groupe n'est pas satisfait est-ce que vous allez continuer la grève ? On n'est pas des mercenaires pour repousser une bonne intention de la part de nos dirigeants. Notre objectif était de pousser les dirigeants à réagir pour nous payer. Concernant les salaires des joueurs, je pense que chacun devra négocier avec la direction, car on n'est pas sur un pied d'égalité. Mais l'équipe vient de perdre un temps précieux en matière de préparation. Comment comptez-vous le rattraper ? Je ne pense pas que nous soyons très en retard, car j'apprends par le biais de la presse que des équipes, à l'image de l'USMA, l'ASO et même Béjaïa notre futur adversaire qui a rallié dernièrement la Tunisie, n'ont commencé qu'avant-hier leur préparation. Sur le plan de la préparation, je ne me fais pas trop de souci, car il y a un autre point qu'il faudra prendre en considération. Lequel ? Les joueurs ne sont pas à l'arrêt car je peux garantir que tous les joueurs sont en train de s'entraîner en solo. Avant-hier, j'ai rencontré par hasard trois de mes coéquipiers (Belabbès, Layati et Hichem Chérif) au complexe des Castors. Ils étaient en train d'effectuer des tours de piste. Cela prouve que les joueurs ne sont pas au repos. Pensez-vous que le fait d'être payés vous galvanisera ? Exactement, car tout se joue sur le plan moral. Physiquement, on n'est pas en défaillance. Parfois, c'est juste que le moral ne suit pas. Donc, si on nous paie, on fera tout pour être prêts pour le match contre Béjaïa. Justement, comment s'annonce cette rencontre ? Le match s'annonce difficile face à une équipe de Béjaïa qui a réalisé une belle phase aller. Nous, on espère se rendre là-bas avec un bon état d'esprit car, sur le plan technique, je trouve que l'équipe a beaucoup progressé comme en témoignent nos derniers résultats de la phase aller et notre qualification pour le prochain tour de la Coupe d'Algérie. Le fait de passer cette trêve non relégables nous a également fait du bien. Malgré tout, on ira en conquérants à Béjaïa.
