Traoui : «Nous ne devons pas donner à Tunisie-Algérie plus d'importance qu'il ne le mérite» Hichri : «Il n'y a pas plus de pression que d'habitude» Les Tunisiens, premiers adversaires des Algériens dans la CAN-2013, sont arrivés hier en Afrique du Sud. C'est à bord d'un vol régulier de la compagnie Emirates qu'elle a rallié Johannesburg à partir de Dubaï, où elle avait terminé son stage de préparation pour le grand tournoi africain par une rencontre amicale perdue face au Ghana (2-4). La Fédération tunisienne de football a choisi pour les joueurs un vol diurne et non pas nocturne (décollage à 10h15, atterrissage à 16h25) afin de leur éviter d'être trop fatigués. Le président El Jery a évité les questions concernant l'Algérie C'est le manager de l'équipe, Chihab Belkhiria (leur Abdelhafid Tasfaout), qui était à leur accueil après avoir préparé le séjour de la délégation à l'hôtel Inter East où elle a pris ses quartiers. Le premier à faire son apparition a été le président de la Fédération tunisienne de football, Wadii El Jery, qui a répondu à toutes les questions concernant la sélection tunisienne, sauf celles ayant trait à l'Algérie. D'ailleurs, il a été peu loquace même avec les confrères tunisiens. Il est ensuite retourné dans la zone internationale pour en ressortir quelques minutes plus tard avec derrière lui le staff technique et les joueurs. Il a été reçu par un bouquet de fleurs offert par un ressortissant tunisien qui s'était déplacé à l'aéroport avec sa famille. Les joueurs paraissaient tranquilles. Du moins, ils n'étaient pas euphoriques. C'est comme s'ils arrivaient à la CAN sur la pointe des pieds. Ça se comprend un peu après les résultats plutôt mitigés de leurs matches de préparation dans le Golfe persique. Pas de déclarations à la presse... enfin, presque Indice de ce changement : prié de nous livrer une courte déclaration, le capitaine Issam Jomaâ s'est excusé poliment, arguant d'une consigne qui leur a été donnée par le staff technique de ne pas parler aux médias jusqu'au premier point de presse qui sera organisé à Rustenburg. Attitude étrange quand on sait que les joueurs et le sélectionneur tunisien sont généralement ouverts envers les médias. Aymen Abdennour, Saber Khlifa et Youssef Msakni ont tenu le même discours, tout aussi poliment. Majdi Traoui, visiblement, n'était pas au courant de cette consigne, puisqu'il a accepté de répondre rapidement à quelques questions. Certains de ses coéquipiers se trouvant derrière lui, le voyant s'exprimer ainsi, ont accepté de nous parler. Il a fallu que Jomaâ intervienne encore une fois pour que les joueurs «coopératifs» se taisent. Même le sélectionneur Sami Trabelsi a refusé de répondre aux questions des Algériens, leur promettant toutefois de le faire bientôt dans un cadre organisé. Arrivée à Rustenburg à la nuit tombante La délégation tunisienne a pris la route directement vers son lieu de résidence à Rustenburg, sous une forte escorte, où elle est arrivée à la nuit tombante. Vu l'arrivée tardive, le staff technique n'a pas pu suivre complètement le match amical disputé par l'Algérie contre Platinum Stars, mais gageons qu'un émissaire a été envoyé en espion suivre la rencontre. ------------------------ Traoui : «Nous ne devons pas donner à Tunisie-Algérie plus d'importance qu'il ne le mérite» Bonjour, Majdi, comment allez-vous ? Ça va bien, El Hamdoullah. Cependant, pardonnez-moi de ne pas pouvoir vous parler sans la permission de l'attaché de presse de la fédération. Nous voulons uniquement nous rassurer sur votre état de santé après le voyage certainement exténuant que vous venez d'effectuer de Dubaï à Johannesburg... Je ne vous cache pas que nous sommes quelque peu fatigués, mais, Dieu merci, l'ambiance que nous avons créée, nous joueurs, dans l'avion nous a fait oublier le voyage et nous a permis de passer de très bons moments, en attendant d'entrer dans les choses sérieuses maintenant que nous sommes arrivés en Afrique du Sud. Certainement, surtout que 5 jours seulement (entretien réalisé hier, ndlr) nous séparent du match Tunsie-Algérie... Effectivement. Nous avons achevé les stages que nous avons effectués entre Doha, Abu Dhabi et Dubaï et il ne nous reste que peu de temps avant d'entrer dans le vif du sujet. Nous allons tenter de profiter des quelques jours qui nous séparent du match afin de mettre les dernières retouches afin d'être, inch'Allah, prêts pour le match. Comment jugez-vous la préparation que vous avez effectuée ? Nous avons fait une préparation à la hauteur et dans de bonnes conditions. Nous avons beaucoup travaillé en peaufinant les automatismes à travers les quatre matches amicaux disputés. Je présume que le sélectionneur en est ressorti avec plusieurs points positifs et quelques autres négatifs que nous nous attellerons à corriger. Franchement, avez-vous commencé à penser au match contre l'Algérie ? Non. Durant les stages que nous avons effectués, nous ne pensions qu'à bien nous préparer pour la compétition de manière globale. Avec l'approche du match, il nous faut y penser. Cependant, nous ne devons pas lui donner plus de valeur qu'il n'en mérite. Ce n'est qu'un match parmi trois que nous aurons à disputer. De l'avis des spécialistes, c'est un match plutôt décisif du fait de la présence, dans ce groupe, du candidat en puissance pour le sacre, la Côte d'Ivoire... C'est juste des paroles. Sur le terrain, ce sera un autre discours. Nous ne voyons pas les choses sous cet angle. Nous jouerons tous nos matche sans penser au nom ou à la valeur de l'adversaire. En toute franchise, je trouve que les chances de tous sont égales. Ressentez-vous de la pression ? Nous ne ressentons aucune pression. Nous pensons uniquement à la manière d'honorer la Tunisie et d'être à la hauteur des attentes de notre public (un responsable de la Fédération tunisienne est intervenu à ce moment-là pour mettre fin à l'entretien). ------------------------ Hichri : «Il n'y a pas plus de pression que d'habitude» Le défenseur central tunisien Walid Hichri affiche un optimisme prudent avant le début de la CAN : «Nous avons effectué une préparation de bon niveau. Nous avons beaucoup travaillé physiquement et techniquement en livrant quatre rencontres amicales. L'heure de vérité approche pour toutes les sélections avec le début de la CAN. Le match qui nous attend face à l'Algérie est ordinaire à mes yeux. Je ne peux donc pas parler de pression supplémentaire ou quelque chose de ce genre. Comme tous les matches derbies, les deux équipes se connaissent et l'issue du match se jouera sur des détails, mais une chose est sûre : ce match ne sera pas décisif car il y aura deux autres derrière. Il sera important pour celui qui le gagnera, mais le vaincu pourra se rattraper.» ------------------------ Les Tunisiens refusent la conférence de presse, les organisateurs mécontents Depuis le 9 janvier, date de l'ouverture officielle des centres médias pour la CAN-2013, le comité d'organisateur a initié une conférence de presse à l'arrivée de chaque sélection devant participer à la compétition. Or, hier, les responsables tunisiens ont refusé d'animer la conférence de presse. Motif invoqué : «Nous sommes très fatigués.» L'excuse n'a pas été gobée par les organisateurs, qui espéraient que les Tunisiens jouent le jeu comme l'avaient fait toutes les sélections arrivées depuis le 9 janvier (celles, comme l'Algérie, arrivée en Afrique du Sud avant cette date sont exemptes de cette procédure). Même les Ivoiriens avaient joué le jeu Cette attitude a mis les organisateurs en colère. Ces derniers considèrent la conférence de presse comme un complément aux efforts consentis pour assurer une organisation exemplaire de cette CAN, dont l'aspect communication avec les médias. Ils sont d'autant plus scandalisés que les Ivoiriens ont joué le jeu mercredi à leur arrivée à Johannesburg, bien qu'ils aient la réputation d'être plutôt rétifs aux médias. Non, vraiment, les organisateurs ne sont pas du tout contents de l'attitude des Tunisiens. ------------------------ Deux médias tunisiens seulement pour la couverture Il n'y avait que deux médias tunisiens seulement à l'aéroport de Johannesburg pour couvrir l'arrivée des Aigles de Carthage en Afrique du Sud : la chaîne de télévision publique Wataniya 1 et la radio privée Shems FM. Il faut dire que la crise économique que traverse actuellement la Tunisie a touché même les médias. D'ailleurs, les journalistes algériens arrivés hier en Afrique du Sud étaient plus nombreux qu'eux. Cela dit, quelques autres journalistes tunisiens sont attendus d'ici le premier match de la Tunisie contre l'Algérie. ------------------------ Une famille tunisienne présente Une famille tunisienne résidant à Johannesburg (un couple avec ses deux enfants) était présente à l'aéroport de Johannesburg pour accueillir les joueurs tunisiens. Vêtue aux couleurs de la Tunisie, elle a fait le pied de grue jusqu'à la sortie de la délégation. D'ailleurs, elle a même offert un bouquet de fleurs au président de la Fédération tunisienne de football. ------------------------ Un supporter est venu avec la sélection de Dubaï Un supporter tunisien est venu avec la délégation tunisienne de Dubaï, dans le même vol. Il est sorti en même temps que les joueurs, tapant sur un tambour en scandant : «Tunisie ! Tunsie !» ------------------------ Vite ! De l'eau minérale ! Chihab Belkhiria, le manager de la sélection tunisienne, a fait le tour des boutiques de l'aéroport Oliver-Tambo en quête de quelque chose de bien précis : des bouteilles d'eau minérale. En effet, il avait reçu un coup de téléphone d'un membre de la délégation lui demandant de trouver de l'eau pour les joueurs, vu qu'il fait chaud en Afrique du Sud et que la sélection avait un trajet à accomplir par route jusqu'à Rustenburg. Comme aucune boutique ne vendait de l'eau minérale en gros, il a dû envoyer quelqu'un s'approvisionner auprès d'un supermarché pas loin de l'aéroport.