«Ma blessure n'est pas grave, je serai d'attaque pour le stage de l'EN» «Se mesurer au Burkina-Faso serapour nous un bon test avant le Bénin» Dans cet entretien exclusif qu'il nous a accordé, Mehdi Mostefa Sbaâ revient sur son bilan personnel avec Ajaccio. Auteur d'une participation record en Ligue 1 avec son club, l'Algérien, qui n'a pas encore renouvelé à l'ACA, nous parle aussi de ses contacts, des matchs qui attendent les Verts en ce mois de juin, et de son ami Carl Medjani, sacré champion de Ligue 2 française avec Monaco. Une saison pleine, avec surtout une présence sur le terrain assez impressionnante avec Ajaccio, parlez-nous de votre bilan... Oui, je n'ai loupé que peu de matchs cette saison. Sur le plan personnel, je dirais que ça s'est très bien passé. Pour ma deuxième saison en Ligue 1, je pense que je me suis bien aguerri aux exigences du haut niveau. Sur le plan collectif, démarrer la saison avec deux points de moins n'était pas facile à gérer... Absolument, pour une équipe comme Ajaccio, commencer la saison avec un handicap de deux points, c'est beaucoup. C'était vraiment compliqué. Après, c'est vrai qu'on aurait pu se mettre à l'abri bien avant, mais il y a eu un relâchement de notre part qui a failli nous coûter très cher. Vous êtes sorti blessé, le week-end passé, qu'en est-il de votre blessure maintenant ? En fait, je me suis blessé après une mauvaise chute sur un contact avec l'attaquant rennais Erding. Je suis tombé sur l'épaule, ça m'a fait très mal. J'ai senti une décharge électrique tout le long du bras. Finalement, c'était un écrasement d'un muscle, et maintenant tout va bien. Rassurez-vous, tout va bien, je serai présent pour ce stage de l'EN et prêt à me battre avec mes camarades pour revenir avec les meilleurs résultats possibles des deux voyages au Bénin et au Rwanda. Vous avez joué votre dernier match, dimanche, cela dit ce n'est pas les vacances pour tout le monde... Tout à fait, mais bon, c'est toujours un plaisir de répondre à la sélection de son pays. On est content d'être parmi le groupe retenu pour ces deux rencontres décisives pour la suite des éliminatoires de la CM 2014. Vous sortez d'une saison pleine, environ 35 matchs joués et un maintien difficile à assurer, comment allez-vous gérer cette fin d'exercice où vous n'aurez pratiquement pas le droit au repos ? Il faut savoir gérer dans sa vie personnelle les à-côtés, bien se comporter et aussi profiter des moments de repos pour récupérer à fond. Ça fait partie du métier, il faut éviter de faire n'importe quoi. Lorsqu'on est en sélection, on doit être toujours là à cent pour cent. Après, sur le terrain, c'est vrai que les choses ne se passent pas comme on veut C'est des sacrifices qu'un international doit quand même assumer... Je n'appellerai pas une sélection en équipe nationale un sacrifice, c'est plutôt un privilège. Tout le monde rêve de jouer pour l'Algérie, donc à partir de là, il faut se dire qu'on a une mission à accomplir pour donner de la joie à notre peuple. Vous êtes en fin de contrat, le président Alain Orsoni (président de l'AC Ajaccio), vous a proposé une offre de prolongation, que vous avez refusée une première fois, où en êtes-vous maintenant ? On est en train de discuter. Mon souhait c'est d'être fixé avant les vacances parce que là je dois me rendre en sélection, donc je ne pourrai pas négocier comme il se doit. C'est mon agent qui va s'occuper de tout ça. Le président d'Ajaccio a été très clair, le coach veut vous garder pour une saison de plus à l'ACA, votre réaction ? C'est vrai, l'AC Ajaccio compte sur moi pour l'année prochaine. Mais pour le moment, rien n'est fait. Après, s'il y a une bonne proposition je l'étudierai, mais comme je viens de le dire, pour l'instant les choses n'ont pas dépassé le stade des discussions. Mehdi, France Football, l'Equipe et même l'OMTV parle de vous comme potentielle recrue cet été à Marseille, vous ne pouvez pas démentir quand même... Non, je ne nie pas cet intérêt, mais je ne peux pas en même temps m'avancer et dire que, voilà, l'OM me veut à tout prix. Je fais partie peut-être d'une liste de joueurs susceptibles de renforcer les rangs marseillais, mais il faut rester prudent car il y a une grande nuance entre vouloir un joueur et le faire signer. Les contacts avec l'OM sont bien là ? Ecoutez, lorsque j'ai lu cela dans la presse spécialisée française qui est généralement bien informée, j'ai appelé mon agent pour me mettre à l'image de ces intérêts. Ce dernier m'a dit : «Ecoute, concentre-toi sur ta fin de saison, je m'occupe du reste ». Cela veut dire qu'il y a des contacts avec qui ? Il faudra encore patienter. Après, c'est sûr que l'intérêt de l'OM est réel. Seulement, il y a d'autres joueurs en concurrence qui sont cités en même temps que moi. Convoité par Marseille, Bordeaux et même Nice, rien que ça, mais c'est flatteur... Oui, très flatteur. Etre suivi par des grands clubs de Ligue 1, cela signifie que je finis une grande saison avec Ajaccio aussi. Bordeaux et Nice sont classés dans la première moitié du championnat, Marseille, c'est le dauphin du PSG, donc ça fait plaisir d'être convoité par ces grosses écuries du championnat. Marseille, c'est le club de cœur... Absolument, j'aime bien l'OM. Ma famille réside là-bas depuis plusieurs années, donc voilà, c'est une région que j'apprécie. C'est une équipe qui fait rêver. A Monaco, on ne vous a pas oublié. Certains ne le savent pas, mais vous êtes passé par ce centre de formation à La Turbie... C'est exact. J'ai passé plus de cinq ans là-bas, à Monaco. Que les gens se souviennent encore de moi, cela veut dire que j'ai gardé ma place propre dans ce grand club. Un mot sur le retour de Monaco en Ligue 1 avec votre pote Carl Medjani ? Je suis très content pour Carl. Réaliser une accession avec un grand club comme Monaco, c'est vraiment une chance inouïe dans la vie. Je suis très content pour lui. Je l'ai appelé pour le féliciter et je suis certain qu'il fera partie du grand projet de l'ASM, la saison prochaine. Il a passé six années ici à Ajaccio et les gens ne l'ont pas oublié pour tout ce qu'il a donné au club. Le Rwanda et le Bénin arrivent, votre commentaire sur ces deux matchs ? Ça va être deux gros matchs très difficiles. Il ne faut pas se le cacher, en Afrique jouer à l'extérieur n'est toujours pas évident. Il va falloir remporter ces deux matchs pour pouvoir continuer à espérer une qualification au Mondial brésilien parce que le Mali y va à fond dans ces éliminatoires. Quelle est la meilleure manière de préparer ces deux matchs ? Il faut les prendre match après match, avec comme objectif d'essayer à chaque fois de revenir avec la victoire. Je sais que ce n'est pas facile pour les raisons que tout le monde connait. Mais je dirais que le mieux c'est déjà de rester concentré sur le premier match face au Bénin, après on verra. Vous avez appris beaucoup de l'échec de la CAN... Voilà, tout à fait, ça ne sert à rien de parler avant un match. Après l'échec de la dernière CAN, on n'a pas envie de vivre une autre déception. Pour cela, il faut travailler sereinement, bien se préparer et surtout garder notre état d'esprit. Il faut mettre tout en œuvre pour arriver aux résultats espérés car le plus important c'est de gagner les matchs. Le Bénin a déclenché la guerre psychologique, ils veulent vous mettre sous pression, qu'en pensez-vous ? Vous savez, il n'y a que la vérité du terrain qui tranche. Après, c'est leur droit de penser à nous mettre sous pression. C'est vrai que ce sont-là des détails importants. A nous de nous montrer assez forts pour remporter ce match. Cette question, on vous l'a posée inlassablement, on dit que vous êtes plus performant comme milieu récupérateur droit, seriez-vous prêt à jouer en sélection dans ce poste parce que Halilhodzic entend mettre en place un système avec trois récupérateurs ? Ecoutez, je ne veux pas parler des choix du coach. C'est lui le patron dans ce domaine-là. Après, je suis plus à l'aise comme milieu défensif, mais si le coach me demande d'aller dans les cages pour faire gardien de but, j'irai sans problème. L'Algérie n'appartient à personne, s'il aura besoin de moi à droite, je ferai de mon mieux pour assurer. Ziti blessé, Cadamuro arrive en réserviste, c'est plus à droite que vous êtes attendu... Vous savez, je suis un compétiteur. Une fois sur le terrain, je me donnerai à fond pour remplir ma mission. Vous pensez à cette finale que d'aucuns présentent comme décisive pour la qualification au Mondial, face au Mali ? Je ne penserai à ce match qu'une fois avoir joué et inch'Allah gagné face au Bénin. Avant le Mali il y aura deux gros obstacles à passer. Le match amical face au Burkina-Faso, vous le voyez comment ? Ça va être un test important. Se mesurer à l'une des meilleures équipes d'Afrique sera pour nous une bonne répétition avant le Bénin. Un mot pour terminer ? Faites-nous confiance, on va tout donner pour honorer le pays. Quand on entend les anciens raconter leur aventure de la Coupe du monde 2010, on n'a qu'une seule envie, celle de vivre des moments pareils au Brésil. Le bonjour habituel à tous les fans de l'EN et en particulier les gens de Mazouna qui m'ont toujours soutenu. ------------------------