«Un simple match de foot ne doit pas détériorer nos relations» Voilà un Egyptien qui ne ressemble pas à ces énergumènes qui éructent des propos indécents envers les Algériens. Voilà un homme qui représente la grandeur de l'Egypte, comme on l'aime et comme on la respecte. Lui, c'est monsieur Ahmed Shobeir, ancien gardien de but de la sélection d'Egypte, reconverti aujourd'hui en journaliste sportif, aimé et écouté sur la chaîne Al Hayet 2. Pourquoi tant d'éloges pour un journaliste égyptien, au moment où ses confrères versent dans une diarrhée verbale qu'aucun laxatif ne peut égaler depuis la victoire des Verts contre le Rwanda ? Tout simplement parce que Ahmed Shobeir est resté égal au footballeur fair-play qu'il a toujours été, en tenant un discours qui contredit de manière admirable ceux des journalistes égyptiens qui n'arrêtent pas d'insulter le peuple et le drapeau algériens. «Pourquoi semer la haine entre les deux peuples ?» Shoubeir s'est démarqué complètement des journalistes égyptiens qui «sèment la haine entre les deux peuples pour un simple match de football, fut-il qualificatif à la Coupe du monde ou de l'Univers s'il le faut. Je ne comprends pas qu'on puisse donner la parole à des gens dont le seul souci est de mettre le feu entre deux peuples frères. Qu'a-t-on à gagner en proférant ces propos bassement injurieux ?», s'est demandé sagement Shobeir dans l'une de ses émissions en «exhortant les médias des deux camps à respecter l'histoire et les valeurs de nos peuples.» «Une victoire par 2 à 0 contre l'Algérie ne suffira pas à l'Egypte pour se qualifier» Revenant sur les différents cas de figure qui pourraient déterminer la qualification de la sélection égyptienne, Ahmed Shoubeir a apporté un démenti cinglant à Magdi Abdelghani, membre de la Fédération égyptienne, qui avait induit en erreur l'opinion publique de son pays, en insistant sur le fait qu'une victoire sur le score de 2 à 0 en faveur des Pharaons leur donnerait droit au ticket gagnant pour la CM 2010. «Ce n'est pas vrai ce que disent certains Egyptiens comme Magdi Abdelghani. Une victoire par 2 à 0 ne nous suffira pas, car on sera obligés de passer par un match d'appui ou par le tirage au sort. Il nous faut gagner par 3 à 0 pour passer directement», a-t-il souligné clairement. «Je voue une grande admiration pour captain Rabah Saâdane» Contrairement à beaucoup de journalistes égyptiens, Ahmed Shoubeir s'est dit un grand fan du sélectionneur algérien. «Je voue un grand respect pour captain Rabah Saâdane qui a su mener son équipe à la première place avant de jouer son dernier match. Il a les qualités d'un grand entraîneur et ses propos ont toujours été ceux d'un sage de son âge. Il n'a jamais voulu verser dans la polémique créée par les médias des deux pays, préférant garder une position respectueuse qui l'honore au plus haut point», a déclaré Shoubeir. «Saâdane et Shehata se ressemblent même dans certains traits de leur visage» L'ancien gardien des Pharaons a ensuite fait un parallèle entre Shehata et Saâdane qu'il a qualifiés de très ressemblants dans leur manière de gérer leurs équipes et leur comportement face aux journalistes en se gardant de faire des déclarations irrespectueuses l'un envers l'autre. «Ils se ressemblent tellement de caractère qu'on les confondrait bien même en certains traits de leur visage», a-t-il plaisanté. «Un simple match de foot ne doit pas détériorer nos relations» Allant toujours dans le sens de l'apaisement des esprits entre les deux peuples, l'honorable Shoubeir a été jusqu'à déclarer ouvertement dans son intervention que dans le cas où l'équipe d'Algérie se qualifierait au Mondial aux dépens de l'Egypte, il serait le premier à la supporter fièrement. «Il n'y a pas de raison de ne pas le faire, car il s'agit avant tout d'un simple match de football et le plus méritant devra gagner son billet pour le Mondial. Et je suis sûr que l'Algérie comme l'Egypte pourra honorer le continent africain en Coupe du monde. Il n'y a donc aucune raison de semer la haine entre les deux peuples pour un simple match de football», a conclu sagement le brillant journaliste égyptien qui mérite le respect des plus grands. Chapeau bas ! N. Djender