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Ali Benarbia : «Je n'ai pas le sentiment d'avoir joué pour l'équipe d'Algérie !»
Publié dans Le Buteur le 26 - 11 - 2009

«Je n'ai joué que cinq matchs en équipe nationale, dont deux amicaux»
Depuis 2002, Ali Benarbia n'a accordé aucun entretien à un journaliste en dépit des sollicitations venues notamment d'Algérie, de France et de Grande-Bretagne. Au lendemain de la qualification des Verts en Coupe du monde, Benarbia qui coule une retraite douce au Qatar a voulu s'exprimer et il a choisi le Buteur pour le faire. Lorsque Benarbia parle ce n'est certainement pour ne rien dire et vous allez vous en apercevoir dans ce long entretien de deux parties.
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C'est un honneur pour nous d'être les premiers à vous faire parler depuis bien longtemps !
C'est vrai, je n'ai accordé aucun entretien à aucun journaliste depuis 2002. Que ce soit aux Français, Anglais, Algériens ou autre. Si vous avez lu une interview de moi entre 2002 et 2009, c'est certainement une fausse. Je vous certifie que je n'ai parlé à personne depuis 2002.
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Pourquoi ce retour médiatique donc aujourd'hui ?
J'ai choisi votre journal, parce que je sais que vous êtes crédibles et sérieux. De plus, votre approche a été des plus gentilles. Je ne pouvais donc trouver mieux que vous pour parler de l'Algérie et de l'équipe nationale. Je le fais en toute quiétude et avec un grand plaisir.
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Nous en sommes flattés, sincèrement. Commençons donc par vous demander ce que devient Ali Benarbia aujourd'hui ?
Eh bien, je suis établi à Doha au Qatar avec ma petite famille. J'ai arrêté de jouer au football depuis 2006, à l'âge de 38 ans. J'ai commencé ma carrière pro en équipe première en 85/86 et je l'ai terminée en 2005/2006.
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Et vous vous êtes reconverti en quoi aujourd'hui ?
Ce n'est pas spécialement une reconversion, puisque pendant vingt ans, je n'ai fait que m'amuser sur les terrains. Mais aujourd'hui, je commence à travailler, je sais ce que c'est de travailler en fait. Ma femme, qui voulait déjà ouvrir un petit salon de cosmétique à Manchester ou à Paris, en a ouvert un tout petit à Doha au Qatar en 2004 et du coup, moi, mon rêve a été réalisé en football et celui de ma femme aussi. Son Salon de beauté marche très bien aujourd'hui, car on avait commencé avec quatre employés et on en a aujourd'hui une cinquantaine qui s'active dans ce SPA réservé uniquement aux femmes. Par ailleurs, je travaille aussi comme consultant sur Al Jazeera Sports. J'ai d'ailleurs animé une émission avec Hafid Derradji cette semaine.
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Vous avez sans doute suivi les matchs des Verts au Caire et à Khartoum. Quelle appréciation faites-vous de ces prestations ?
Ce n'était pas du tout évident de vivre ces deux matchs, parce que moi je regardais le jeu avec les yeux d'un footballeur, mais aussi avec la passion du supporter. Je ressens tous les détails du match sur le terrain et ça donne un tout assez stressant à la fin.
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Etiez-vous optimiste ou pessimiste, quant à l'issue de cette opposition ?
Autant j'étais persuadé qu'on allait bien gérer le match au Caire, autant j'avais de sérieux doutes pour celui de Khartoum. A vrai dire, je n'avais pas beaucoup suivi l'EN avant ces deux derniers matchs. J'avais quelques échos de la part de mes amis, mais sans plus.
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Quelle est la première impression que vous aviez eue lorsque vous aviez vu jouer cette équipe d'Algérie que vous découvriez au Caire ?
Franchement, j'ai été étonné. Depuis des années, l'Algérie avait de grands problèmes au niveau des gardiens de but. A part Cerbah et Drid, on n'avait pas eu de grands gardiens qui rassuraient l'équipe. De même pour les défenseurs qui avaient tendance à combler leur manque de rigueur avec leur technique. Par contre, notre force résidait dans notre technique qui nous permettait à éliminer facilement n'importe quel adversaire et aller vers le but pour marquer ou faire marquer. Et lorsque j'ai vu l'EN jouer au Caire, j'ai été déçu de ne voir aucun potentiel technique dans cette équipe. Je n'ai pas reconnu le jeu habituel des Algériens. Surtout que je voyais un Gaouaoui exceptionnel, très sûr de lui et qui a sauvé son équipe à plusieurs reprises. En plus du gardien, j'ai vu une défense très sereine et très costaude derrière. C'était tout le contraire de ce que je pouvais imaginer ! Je croyais regarder une autre équipe que celle d'Algérie.
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Cette nouvelle façon de jouer vous a-t-elle séduit ou pas ?
J'ai été séduit par notre défense et par la prestation de Gaouaoui, mais déçu de la réaction et du jeu des attaquants. On ne parle pas de la Suède ou de la Norvège tout de même ! C'est l'Algérie bon sang ! On a toujours eu des joueurs capables de dribbler les défenseurs adverses très facilement. Et cela, je ne l'ai pas vu au Caire. Je n'avais vu personne faire cela au premier match, surtout que l'entraîneur n'avait aligné que Saïfi en attaque. Ce que j'ai vu dans ce match n'avait rien à voir avec la manière de jouer des Algériens.
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On peut un peu les excuser au Caire, car il y avait plusieurs joueurs qui revenaient de sérieuses blessures. Vous saviez cela au moins ?
Non, je n'étais pas au courant puisque je vous dis que je n'avais pas bien suivi le parcours de l'équipe lors des éliminatoires. J'espère que je n'ai pas vu le vrai visage des joueurs de l'EN et qu'ils gardent leur vrai visage pour la Coupe du monde. Sinon, d'après ce que j'ai vu, l'attaque a vraiment besoin d'être renforcée.
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Et celui du Soudan ?
Là au moins, l'équipe a débuté son match avec deux attaquants, ce qui se rapproche un peu plus du jeu habituel de l'Algérie. Ça n'avait rien à voir avec le match du Caire où l'on ne faisait que subir, comme si on disait aux Egyptiens : ‘‘Allez y, vous attaquez et nous on défend !''
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Il ne faut pas oublier toute la pression qu'ils avaient subie avant ce match, avec le caillassage de leur bus et les blessures occasionnées.
Ce n'était pas une raison pour rester cantonné en défense pendant tout le match. Moi, j'ai déjà joué après que notre bus eut été caillassé. Je suis sûr qu'au Caire, ce sont les Egyptiens qui avaient le plus de pression. Je crois que s'ils avaient joué en Egypte comme, je suppose, qu'ils avaient toujours joué dans ces éliminatoires, ils n'auraient pas eu besoin de jouer ce match d'appui. Il ne fallait pas laisser le ballon aux Egyptiens pour qu'ils puissent attaquer.
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Et le jeu des Verts à Khartoum ?
Là, c'était clair qu'ils voulaient faire le jeu au début et marquer. Ils avaient pris le jeu en main et qui avaient la gagne en eux. Je n'avais pas vu des joueurs exceptionnels sur le terrain, mais par contre, l'équipe était très solide collectivement et elle avait surtout du cœur. C'était complètement différent de ce que l'EN avait par le passé. Avant, on avait de très grands joueurs forts techniquement, style Madjer, Saïb, Belloumi, Assad… On avait toujours ce style de joueurs, mais on n'avait pas le cœur et la rage de vaincre de cette équipe que j'ai vue contre l'Egypte à Khartoum.
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L'idéal selon vous, c'est quoi ?
L'idéal, c'est de garder notre manière de jouer, toute la technique qui caractérise le football algérien, en lui ajoutant cette bravoure qu'on a vue au Soudan. Je suis sûr que si on arrive à réunir les deux, l'Algérie pourra aller loin dans n'importe quelle compétition.
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Vous ne pensez pas que Matmour, Ziani, Saïfi, Bezzaz, Belhadj et Meghni sont très techniques et possèdent tous le style algérien dont vous parlez ?
Il ne suffit pas d'avoir de la technique, il faut surtout la démontrer pendant les matchs. Je vous dis que sur les deux matchs que j'ai vus de l'Algérie, je n'ai pas noté la présence de techniciens sur le terrain.
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Mais c'est sans doute parce que vous n'avez pas vu beaucoup de matchs de l'EN...
J'ai vu les deux matchs les plus importants et je me base uniquement sur ces deux-là. Que les gens me comprennent bien. Je n'attendais pas à voir nos joueurs dribbler à tout va et faire des petits-ponts à chaque action. Je veux seulement dire que sur ce que j'ai vu, je n'ai pas remarqué la présence d'attaquants capables d'éliminer leurs vis-à-vis et aller vers le but. Cela a beaucoup manqué à l'EN dans ces deux matchs. La marque de fabrique du footballeur algérien a fait défaut cette fois.
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Dites-nous ce que vous pensez par exemple de Ziani ou Meghni ?
Vous prenez Ziani, Meghni, Yebda, ce sont tous des milieux relayeurs. Il manque donc à cette équipe un vrai meneur, un numéro 10 comme ça se faisait avant.
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Mais ça n'existe plus ce genre de joueurs dans le football actuel. Même Lionel Messi n'est pas un numéro 10.
Messi n'est pas un meneur de jeu. Il n'y a plus de meneur de jeu de nos jours. Moi, j'étais meneur de jeu. Mais là, je parle de milieu offensif. Dans notre actuelle équipe nationale, on a des milieux relayeurs qui descendent assez bas pour aller remonter le ballon, comme l'avait fait Meghni dans les deux matchs que j'ai vus. Mais il l'a fait de manière exceptionnelle, il faut le souligner. Il a su garder le ballon comme il le souhaitait avec une intention très claire de provoquer les coups francs. Meghni a apporté énormément à l'équipe dans ces deux matchs. Ce que Ziani aurait dû faire aussi.
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Vous oubliez sans doute que Ziani a joué très diminué, après une déchirure musculaire d'un centimètre qui devait l'écarter de ces deux matchs sans son immense volonté, non ?
Ah, ça je ne le savais pas ! Dans ce cas, il faut lui tirer chapeau. Moi-même, je n'aurais pas pu jouer avec une telle blessure. Avec ces éléments en plus, je ne peux que saluer son courage, car ce n'est pas rien de tenir 90 minutes avec une telle blessure.
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Il a donné en plus la passe décisive qui a ramené le but algérien à Khartoum !
Franchement, c'est énorme ce qu'il a fait avec une telle blessure. Là, je reconsidère mon jugement concernant Ziani. Car je sais ce que c'est qu'une blessure de ce genre. C'est vraiment énorme ce qu'il a fait, il n'y a pas de doute.
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Il n'y a pas que lui qui était blessé dans ces deux matchs.
Cela, moi je ne le savais pas du tout. Dans ce cas, ils donc ont été énormes tous ! Je vous dis que je n'ai pas trop suivi cette équipe depuis le début des éliminatoires. C'est pour cela que je ne possède pas tous les éléments en parlant de l'EN. Je ne connais pas trop les joueurs, mis à part Ziani que j'ai suivi lorsqu'il jouait à Lorient, ou Belhadj lorsqu'il était à Sedan. Lui par exemple, je l'ai vu déployer de grosses qualités techniques durant les deux derniers matchs. C'est un joueur qui peut apporter énormément sur le plan offensif. Karim Ziani, dans son poste de milieu offensif, a aussi apporté énormément à Lorient et lorsqu'il était titulaire à Marseille. Dommage que l'arrivée de Deschamps l'a freiné.
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C'est nettement mieux pour lui d'avoir quitté la Ligue 1 pour un championnat plus costaud. Le temps de s'adapter et il reprendra son envol.
C'est sûr et c'est ce que je lui souhaite vivement aussi. Quand il était à Marseille, ce n'est pas que Ziani ne jouait pas beaucoup. Le problème est que quand vous jouez dans un grand club, vous êtes entouré de grands joueurs. Et c'est là que la moindre blessure, la moindre baisse de rythme peut vous coûter votre place. Et il est toujours très difficile de la récupérer rapidement. La concurrence est bien plus grande et ça ne suffit pas d'être bon sur un ou deux matchs, puisque ceux qui sont sur le banc des remplaçants n'attendent que de telles occasions pour s'installer. C'est le jeu !
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Il y a beaucoup de joueurs algériens qui changent de clubs dès qu'ils sentent que le coach leur fait moins confiance, non ?
Exactement et cela prouve l'impatience qui anime le joueur. Vous avez l'exemple de Nadir Belhadj qui, après avoir fait une saison extraordinaire à Sedan, a été recruté par le plus grand club de France. A Lyon, il avait été barré par Grosso et Belhadj n'a pas voulu patienter et il est parti ailleurs. Il aurait pu gagner encore plus en expérience s'il était resté se battre à l'OL.
Il faut savoir que Belhadj, tout comme les autres internationaux algériens, n'a pas voulu risquer de perdre sa place au sein de l'EN, parce que Saâdane a signifié à tout le monde que celui qui ne joue pas en club ne sera pas sélectionné.
C'est compréhensible et je pense que ça va pousser tous les joueurs à garder leur place en club. C'est bien ce qu'a fait M. Saâdane.
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De l'équipe actuelle de l'EN, quels joueurs avez-vous côtoyés ?
Je me rappelle du jeune Yacine Bezzaz lorsqu'il démarrait en équipe nationale en 2000, je crois. Dès ses premiers pas, j'avais décelé en lui de très grandes qualités. On sentait tout de suite qu'il avait du potentiel. Il me faisait penser un petit peu à Laurent Robert qui jouait avec moi au PSG. Je sentais chez ce jeune de très grandes qualités de dribbleur, de la vitesse, mais aussi une frappe très intéressante.
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Y a-t-il eu des joueurs que vous voyiez aller très loin et qui ont raté une grande carrière ?
Je ne peux pas dire qu'ils ont raté leur carrière, mais un joueur comme Rafik Saïfi méritait de faire une carrière nettement meilleure que celle qu'il a faite jusqu'à présent. Je parle de Saïfi, car je suis persuadé qu'il aurait fait mille fois plus s'il avait joué dans un club de meilleur calibre. J'aurais vraiment aimé le voir jouer dans un club de premier ordre. Rafik a cette faculté extraordinaire d'éliminer n'importe quel défenseur par une feinte, il a aussi un très bon jeu de tête. J'aurais vraiment aimé le voir jouer dans une meilleure équipe. C'est dommage, parce qu'il avait quand-même les qualités pour faire mieux.
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Mais il n'est pas encore fini Saïfi, puisqu'il a encore une CAN et une Coupe du monde à jouer, avant de penser à arrêter.
Bien sûr, et je me dis même que vu le potentiel offensif de l'EN, heureusement qu'on a Saïfi dans l'équipe. Lui au moins, malgré la présence de trois défenseurs égyptiens autour de lui, sait prendre son temps pour contrôler, se retourner et provoquer. Il a démontré qu'il faudra compter encore sur lui en attaque. Si Saâdane le fait encore jouer titulaire, c'est parce qu'il est le numéro un à son poste. Mais je parle toujours de ce que j'ai vu lors des deux derniers matchs. J'aimerais beaucoup voir l'EN dans d'autres matchs.
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Qu'est-ce qui a fait que cette EN arrive à se qualifier en Coupe du monde, alors que celle que vous avez connue échoue malgré l'abondance de bons joueurs ?
Franchement, je ne considère pas avoir joué en sélection. Je veux dire que je n'ai pas le sentiment d'avoir vécu en équipe d'Algérie. Qu'est-ce que j'ai joué en sélection ? Cinq matchs, c'est tout ! J'ai rejoint l'équipe une semaine avant de jouer un match officiel. Je ne connaissais pas les joueurs, je n'avais jamais joué avec eux. En fait, je n'ai aucun passé avec la sélection d'Algérie. Je ne peux pas dire que j'ai pu jouer ou apporter quoi que ce soit à l'équipe nationale. Je n'ai joué que cinq matchs dont deux amicaux.
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Vous ressentez de la frustration au fond de vous ?
Non, non, pas du tout, puisque j'ai dit non à l'équipe nationale pendant dix ans. L'équipe nationale m'a appelé en 1986.
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Qu'est-ce qui se passait franchement dans votre tête lorsque vous refusiez de répondre à l'appel des sélectionneurs algériens ?
Je n'ai pas refusé de jouer pour l'Algérie, j'avais posé toujours la même question, à savoir s'ils avaient planifié et organisé la vie autour de l'EN pour faire venir des joueurs professionnels à l'étranger ? Je ne voulais pas cautionner ce qui se faisait au niveau de l'EN. Depuis le début, je leur parlais des assurances qu'il fallait apporter aux joueurs internationaux avant de venir en équipe nationale, dans le cas où ils allaient avoir des blessures. Mais malheureusement, j'avais toujours eu les mêmes réponses. En fait, le peu de temps que j'ai passé en équipe d'Algérie, je m'étais occupé de ça. Au moment où j'étais arrivé en sélection, il n'y avait pratiquement pas de pros qui jouaient.
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Qui était votre interlocuteur à l'époque de votre premier refus ?
C'était M. Kezzal, je crois. Je lui avais dit que je ne viendrai qu'à la condition qu'on mette ce dispositif en marche, afin de protéger les joueurs, quel que soit leur club. Je me rappelle qu'à cette époque, ni les joueurs évoluant en Algérie ni ceux qui jouaient à l'étranger n'étaient intéressés par l'équipe nationale. Il faut dire les choses clairement, personne n'avait la tête à jouer en équipe nationale pendant ces années là.
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A cause du terrorisme, c'est ça ?
Bien évidemment ! Le contexte était totalement différent de celui d'aujourd'hui. Les gens ont tendance à négliger cela, mais ceux qui ont vécu cette période peuvent aisément comprendre ce que je veux dire.
Est-ce que les menaces de mort, les bombes qui explosaient un peu partout dans le pays avaient pesé quelque peu dans votre décision ? C'est qu'il y avait aussi une rumeur qui disait que votre épouse ne voulait pas vous voir partir en Algérie.
*
Vrai ou faux tout cela ?
Mon épouse est algérienne et elle est déjà partie en Algérie à la même période. Si elle avait peur des bombes et de la situation sécuritaire, elle-même n'y serait pas allée. Pourquoi donc allait-elle avoir peur pour moi ? Ce sont de purs bobards rapportés par la presse. C'est pour cela que je garde toujours cette distance avec la presse.
A suivre….
Entretien réalisé par Nacym Djender


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