Le projet de construction d'une usine Renault en Algérie, semble désormais relégué aux calendes grecques. Selon certaines sources, c'est le Gouvernement algérien lui-même qui aurait renoncé à donner suite au projet. Une décision qui aurait même été signifiée au conseiller de l'Elysée M.Claude Guéant, lors de sa dernière visite à Alger, indique-t-on. La liste de conditions qu'auraient exigées les autorités algériennes au préalable de la construction d'une usine Renault en terre algérienne, n'aurait pas eu d'écho favorable du coté de la firme française. Maintenant le cap du patriotisme économique et de la chasse aux importations, les Autorités auraient, selon toute vraisemblance, énuméré une série d'exigences en adéquation avec la politique menée en ce moment par l'équipe Ouyahia. Il aurait été ainsi question non seulement du principe des 51/49 dans le quel le constructeur français aurait été minoritaire, mais ce n'est pas tout. Les mêmes sources révèlent que Renault aurait été invité à mobiliser ses propres ressources, nécessaires à cet investissement chez nous, avec un taux d'intégration élevé d'engins et de composants algériens. Les pourparlers avaient rencontré leurs premiers écueils des le début Dans une de ses précédentes éditions, le très réputé journal les Afriques, spécialisé en économie sur le continent noir, avait déjà émis ses réserves quant au projet de construction de Renault en Algérie. «Ce n'est pas encore acquis», avait il indiqué à ce sujet. Information de taille, le journal avait pour sa part en plus des exigences coté algériens, révélé également les exigences coté Français. Selon les informations qu'il avait recueillies, les Afrique révélait ainsi que la firme automobile Française conditionnait son implantation en Algérie, par le retour du crédit automobile. Un service qui a connu un succès fulgurant chez Renault, mais qui désormais est interdit aux banques. Les conséquences de sa suppression s'étaient rappelons le, se sont faites ressentir fortement par les concessionnaires toute nationalité confondue. Au lendemain de la suppression du crédit à la consommation, les ventes de voitures avaient chuté de plus de 20% et l'importation des véhicules avait à son tour baissé de près de 24%. L'information au sujet de l'exigence française n'a pas été confirmée. Renault avait tout à y gagner Malgré cela, Jeudi 10 Février 2010, le constructeur Renault SA confirmait qu'il travaillait sur un projet de construction d'un site d'assemblage de véhicules en Algérie, par le biais de son Directeur général délégué du groupe, M. Patrick Pelata. Le responsable avait à cette époque expliqué que l'objectif de son groupe, en s'implantant en Algérie à l'occasion de la présentation des résultats 2009 du groupe. Il s'agissait en premier lieu, selon lui, d'éviter les taxes élevées d'importation qui existent en Algérie, alors que sa marque s'accaparait déjà 25% de parts de marché : «des volumes suffisants pour y réaliser une usine», avait-il renchérit à ce sujet. Et les chiffres sont là pour le prouver. Le constructeur français a vendu plus de 56 000 modèles dans les deux marques Renault et Dacia en 2009 en Algérie, enregistrant une progression de 29% par rapport à 2008. Le montage décidé à cette époque, laissait ainsi entendre un partenariat entre la Société nationale des véhicules industriels (SNVI), et Renault qui aurait détenu 49% de la co-entreprise, en respect de la législation algérienne. L'usine projetait par ailleurs la réalisation de 50.000 Dacia Logan et Sandero et Renault Symbol, avec un taux d'intégration de 15% de composants automobiles fabriqués en Algérie, qui devait atteindre jusqu'a à 40% après 5 ans. Le marché algérien est tellement important, que l'information révélée, quelques heures auparavant par le journal Le Monde, avait rappelons le, fait grimper le titre Renault à la bourse. Ce dernier gagnait 2,41%, à 33,42 euros, à comparer avec une progression de 0,29% de l'indice sectoriel européen DJ Stoxx de l'automobile. Le Maroc plus compétitif Malgré tous ces paramètres qui jouent en la faveur d'une implantation en terre algérienne, le constructeur Renault-Nissan avait choisi le Maroc pour installer son usine Dacia, avec un investissement de quelque 600 millions et la création de 6.000 emplois directs et près de 30 000 emplois indirects à la clef. Ce choix qui n'avait pas été du goût des Algériens à l'époque, étant donné que la marque Française écoule la majorité de sa marchandise chez nous. En effet, alors que les importations du Maroc en termes d'automobiles avoisinent les 100.000 voitures par an, la Tunisie les quelque 60.000, alors que l'Egypte arrive à peine à 80.000 voitures, l'Algérie, elle n'achemine pas moins de 300.000 véhicules par an, s'inscrivant en tant que deuxième marché d'Afrique après celui de l'Afrique du Sud. Paradoxalement, de leur coté les responsables de Renault-Nissan avaient avancé des raisons de compétitivité du Maroc, qui bénéficiait d'une plateforme d'exportation considérable en la plateforme de Tanger-Med. Aujourd'hui cet investissement est estimé à 750 millions d'euros. L'usine de Tanger, qui devrait être opérationnelle dans 3 ans, s'appuiera sur les infrastructures du port de Tanger-Med où un quai entier est réservé à… l'exportation des véhicules de Renault. Leur destination serait selon toute vraisemblance toute trouvée.