Le président du Conseil d'administration du groupe Cevital, dans un entretien accordé, au Journal liberté, a estimé qu'il y a une rude concurrence dans l'agroalimentaire. Questionné sur l'enquête sur le monopole concernant certains produits, notamment celui des aliments de base comme l'huile, le sucre et la farine, annoncée par le ministre du Commerce, M.Issad Rebrab, explique qu'«un monopole renvoie à une situation juridiquement bien prévue ; c'est-à-dire le cas où une loi réserve la production et la commercialisation d'un bien ou d'un service à une seule entreprise à l'exclusion des autres ». Or, dans le cas de l'huile, le sucre et la farine, « les activités de production et de commercialisation sont totalement libres ». Pour les huiles, affirme le patron de Cevital, il existe 11 raffineries qui couvrent à 300% les besoins nationaux et dégagent, par conséquent, des excédents pour l'exportation. Idem pour le sucre, avec 5 raffineries sur le territoire national, qui couvrent les besoins nationaux à 200% et font également dans l'exportation. Pour la farine, ce sont des centaines de minoteries qui produisent à l'échelle nationale. M.Issad Rebrab indique qu'« il y a une concurrence rude, au point où certains opérateurs, dans le raffinage d'huiles, vendent à perte, empruntant aux techniques du dumping, pour se maintenir sur le marché». De son point de vue, les hausses de prix peuvent s'expliquer d'abord par un renchérissement des prix des matières premières sur les marchés internationaux. Il y a également le poids de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui est à 17% pour les huiles et le sucre, ce qui me parait assez élevé, comparé à certains pays où elle n'existe pas (Tunisie, Egypte, Syrie) ou d'autres où elle est vraiment réduite (Maroc: 7%, France : 5,5%). «C'est à ce niveau que nous appelons à rechercher les causes structurelles de ces hausses dans le cadre d'un travail concerté, auquel nous sommes prêts à apporter toute notre contribution» a-t-il souligné.