Quelque trois mois nous séparent des prochaines élections de mi-mandat aux Etats-Unis et déjà les courses sont ouvertes. Les pronostics vont bon train. Les spéculations viennent de partout. Même du président des Etats-Unis Barack Obama qui se dit «confiant» quant à la capacité de ses alliés démocrates de conserver leurs majorités aux deux chambres du Congrès. «Le président estime que cette élection est un choix entre une politique qui fait aller notre pays de l'avant et celle qui nous a fait tomber dans la crise actuelle», a déclaré Bill Burton dans l'avion «Air Force One» transportant M. Obama à Seattle. «Mais il a bon espoir que, lorsque ce choix devra être fait en novembre, les démocrates l'emporteront et il pense que nous conserverons aussi bien la Chambre des représentants que le Sénat», a ajouté M. Burton. D'ores et déjà laisse apparaître que Obama, avant le début de ses vacances estivales jeudi, est en campagne électorale dans les Etats de Washington, le Wisconsin et la Californie. Mardi soir, il devait se rendre Floride. Lundi à Milwaukee, Obama a pris à partie ses adversaires républicains et affirmé que leur slogan était «no we can't» (non, nous ne pouvons pas), en les accusant d'obstruction quasiment systématique à ses réformes. Et justement à propos des réformes qui ont fait la base de sa campagne présidentielle, il faut relever que côté santé, tout s'est mis en branle et en marche depuis plusieurs mois. La réforme du système financier emboîte le pas. La Loi sur l'immigration en Arizona républicain est, pour l'instant, mise en veilleuse grâce au contre de Obama qui préfère, là aussi, une réforme au niveau fédéral. La bataille des démocrates avec BP et la marée noire dans le Golfe du Mexique est une autre manche du parti au pouvoir. Autant d'actions qui font jusqu'à présent que les démocrates marquent des points qui ne manquent de renforcer les rangs des démocrates même si parfois les sondages donnent Obama en perte de vitesse. Pourtant le bilan reflète réellement la concrétisation de plusieurs axes du programme avancé par les démocrates il y a deux années. Les électeurs américains sont appelés à renouveler début novembre le tiers du Sénat et l'ensemble de la Chambre des représentants, deux chambres jusqu'ici contrôlées par les démocrates, même si les républicains possèdent une minorité de blocage à la chambre haute. Si les adversaires de M. Obama devaient contrôler tout ou partie du Congrès, le président verrait sa marge de manœuvre fortement réduite à deux ans de la fin de son mandat. Pour l'instant, certains milieux qualifient Obama de socialisant voulant balancer, l'espace d'un mandat, l'Amérique du stade suprême du capitalisme vers le socialisme et cela sans passer par les étapes nécessaires à la mutation. Ce que les tenants du capitalisme aveugle craignent donc le plus aujourd'hui, c'est la socialisation des moyens de production par les démocrates majoritaires dont l'objectif fondamental est « santé pour tous » grâce au mot d'ordre « yes, we can ». À mi-mandat, bien des choses auront changé aux Etats-Unis des démocrates.