C'était le 11 septembre en Amérique, une Amérique qui semble de plus en plus tombée sous l'effet de l'islamophobie sous tous les cieux des Etats d'Amérique. Certains avaient la peur au ventre. C'est donc dans un climat de haute tension que l'Amérique a vécu ce 11 septembre 2010 en raison de la montée de l'islamophobie et de l'intégrisme de tout bord. Des manifestations ont eu lieu samedi à New York pour et contre la construction d'une mosquée près de Ground Zero, un des sites des attentats du 11-Septembre, dont les Etats-Unis marquaient le neuvième anniversaire. Environ 1500 manifestants ont d'abord défilé sous un soleil radieux pour défendre le projet controversé de centre culturel islamique, comportant une mosquée, à deux rues du site des attentats de 2001, accusant les opposants d'être des bigots. Un peu plus tard, environ 2000 personnes se sont rassemblées non loin pour clamer leur opposition à la mosquée. Les forces de l'ordre avaient par ailleurs barré l'accès au site où doit voir le jour la mosquée controversée et qui est devenue l'objet d'un débat national. «Arrêtez la guerre raciste contre le peuple musulman», pouvait-on lire sur une pancarte des partisans du projet, en majorité des militants non musulmans. «Les gens ont peur parce qu'il y a une campagne anti-musulmans en cours dans notre pays», a estimé une militante pacifiste. Le projet de mosquée, qui doit être construite sur l'emplacement d'un magasin de vêtements abandonné, a été proposé par un imam progressiste, qui y voit un moyen de donner une nouvelle image de l'islam aux Etats-Unis. Le maire de New York Michael Bloomberg est partisan du projet, tout comme le président américain Barack Obama, qui a rappelé samedi que la liberté de culte était un droit fondamental aux Etats-Unis. L'opposition au projet s'est transformée en mouvement national de protestation, conduit par des animateurs radio conservateurs et par divers mouvements républicains et opposés à Barack Obama. Les Etats-Unis ne sont et ne seront «jamais en guerre contre l'islam», a assuré samedi le président Barack Obama, appelant ses compatriotes à la «tolérance» lors d'une cérémonie marquant le neuvième anniversaire des attentats du 11-Septembre près de Washington. Après la polémique entourant le projet d'un pasteur extrémiste de brûler des exemplaires du Coran, M. Obama a répété que les instigateurs du 11-Septembre «peuvent bien essayer de nous séparer, mais nous ne céderons pas à leur haine et à leurs préjugés». «Les Ecritures nous enseignent d'abandonner amertume, ressentiment et colère, bagarre et insulte, et toute autre forme de méchanceté», a encore dit le président lors d'une courte cérémonie près du Pentagone, sur lequel les pirates de l'air d'Al-Qaïda avaient dirigé l'un des quatre avions détournés il y a neuf ans. En fin de matinée, le président, qui avait appelé ses compatriotes à faire de cette date une «journée de service et du souvenir», est allé prêter main forte à des volontaires qui repeignaient les murs d'une école dans le sud-est de Washington.