Fini Ramadhan. L'aid, c'était hier mettant fin à une vie qui tournait à un rythme de pas de tortue. Il va falloir passer à la vitesse grand V pour rattraper trente jours de ralenti. Parce que « time is money » et nombreux sont les défis à relever, les objectifs à réaliser pour respecter les échéances. D'abord la deuxième rocade d'Alger qui traine en long. Le chantier du tramway d'Oran qui s'étire à n'en plus finir. Le métro de la capitale dont personne ne voit encore le bout du tunnel. Les chantiers de construction de logements qui n'en finissent plus. Les écoles qui sont loin d'ouvrir leurs portes. Je préfère m'arrêter là. Sinon, l'espace qui m'est réservé ne suffira pas pour étaler la liste des projets dont les chantiers sont loin d'être prêts à se passer de leurs grues, de leurs engins excavateurs, bétonnières et j'en passe là encore. Certains gestionnaires de projets sont d'ailleurs passés maîtres dans l'art de jongler avec les chiffres et réussissent –tout au moyen pour un temps- à faire passer des couleuvres pour des crevettes et, en guise de dessert, d'offrir la tarte que garnit agréablement la cerise cueillie par tous les temps. Mais, dans certains cas, les couleuvres sont tellement épaisses que plus rien ne passe. Plus rien n'y fait quand bien même les solutions adéquates existent. Seulement, elles sont vite enfermées dans la filière treize dont les clés ne sont détenues que par le principal responsable du projet. Et quand la bombe éclate, non seulement elle atteint le coupable, mais elle éclabousse aussi, des innocents jusqu'à ce que la preuve soit établie. La fête est finie. Ils ont rendu visite aux plus démunis, aux malades, aux morts après la prière de l'Aid. Entre temps les embrassades, les salamalek, le pardon, la générosité. Et maintenant ? Pour certains, il faut encore quelques jours de détente pour récupérer des forces, de l'énergie dans la droite ligne pour devenir enfin rentable. Sauf que nombreux sont malheureusement ceux qui ne récupèrent pas aussi vite que les autres. Pour se retremper dans la routine, alors, on décide de pratiquer le temps partiel. Chacun programme ses heures de travail ou plutôt ses heures de présence sur les lieux du travail. Mais tous, tous sans exception, iront pointer dans les centres de paiement –chèques postaux et bancaires- dès la première heure. Il n'empêche que nombreux seront encore ceux qui auront « raté » la journée car trop pris dans les interminables chaînes devant les guichets pour retirer du cash à défaut d'utiliser en un clin d'œil les guichets automatiques qui doivent être disponibles h24. Des distributeurs de billets qui, malheureusement, eux aussi, ont toute la misère du monde à satisfaire les besoins, car dans bien des cas, ils sont en panne soit de liquidités soit du mécanisme. Autant de raisons qui vite balayées du revers de la main, les hors services étant généralement attribués à tort au système informatique. Dans notre pays, tout a bon dos. Sauf les fautifs ! Aidkoum mabrouk…En espérant que la fête ne dure pas autant de jours que Ramadhan. Car la rentrée c'est aujourd'hui.