Invitée du Forum El Moudjahid, la présidente de l'Union nationale des sages-femmes algériennes UNFSA, Mme Guerrouche Akila, a annoncé qu'un débrayage sera observé au cours du mois de décembre prochain, par les sages femmes. Elle a indiqué qu'outre «la formation continue, celui-ci aura pour mobile la définition du statut des sages-femmes, particulièrement ce qui a trait à l'évolution du plan de carrière». Il faut savoir que 7000 sages femmes exercent au niveau national. Lors de son intervention, Mme Guerrouche Akila a souligné que «la formation continue au profit des sages-femmes est une nécessité impérieuse dans la mesure où elle contribue à la réussite des programmes de santé publique». Elle a révélé que «les sages-femmes n'ont pas bénéficié de formation continue et de mise à jour depuis longtemps». La présidente de l'UNFSA, considère que «cette situation n'est pas faite pour améliorer les prestations en matière de santé d'autant, que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a, à chaque fois que l'opportunité s'est présentée, relevé le rôle important que joue la sage-femme et la nécessité pour cette dernière de bénéficier d'une formation continue à même de lui permettre de maîtriser les divers aspects liés à son activité». Outre les appels de l'instance onusiennne au sujet du perfectionnement des sages-femmes, Mme Guerrouche a insisté pour dire que «depuis 2001 au moins», le ministère de la Santé ne cesse d'appeler en vain, à la nécessité de la mise en place d'un vaste programme de formation continue au profit des sages-femmes. «On a appelé à un plan Marshall+ en matière de formation continue, mais nous n'avons rien vu venir», relève la présidente de l'UNFSA. «Si les conditions de travail ne s'améliorent pas et que le perfectionnement continue à être relégué au second plan, il n'est pas exclu que le nombre des sages-femmes ne soit revu à la baisse». Signalons qu'officiellement 7000 sages femmes exercent au niveau national. Mme Guerrouche, a relevé que «la charge de travail à laquelle sont confrontées les sages-femmes est très grande à telle enseigne, qu'un hôpital doit parfois, faire face à 100 naissances par jour». Elle a ajouté dans le même ordre d'idée «avec un tel flux, vous devez faire preuve de célérité et avoir le sens de l'anticipation et parfois jouer au psychologue pour pouvoir sortir des situations difficiles, notamment lorsque la malade (ou sa famille) fait preuve d'agressivité». Au sujet des domaines susceptibles de faire l'objet d'une formation continue, Mme Guerrouche signale que ce sont tous ceux qui ont trait au travail de la sage-femme, à l'instar des décès maternels et néo-natal, de la formation dans le domaine psychiatrique (deuil en cas de décès natal et prise en charge de la dépression post-natale), de la naissance des handicapés et de la lutte contre la malnutrition. En outre, l'oratrice a relevé la nécessité de la mise en place d'une formation dans le domaine de la médecine légale, ce qui éviterait bien des démêlées avec la Justice. Elle a expliqué dans ce sens que «l'épée de Damoclès est en permanence suspendue sur les têtes des sages-femmes qui, le plus souvent, sont les premières à être convoquées par la Justice en cas de décès».