La situation monétaire, à fin juin 2010, indique un croissement de la masse monétaire, au sens large de 5,7%. L'année 2009 a enregistré une expansion monétaire très modeste. Pour toute l'année le taux a été de 3,1%. « Il y a une reprise du rythme d'expansion monétaire au cours du premier semestre de l'année en cours », note le Gouverneur. Cette évolution s'explique par l'augmentation des dépôts dans les banques, de 3,4%. « Mais l'accroissement de la monnaie fiduciaire (billets et pièces), comme on le voit au jour le jour, tient leur rôle de leader avec, en hausse de 6,87% durant le 1er semestre 2010. Cela explique également le comportement de demande des ménages, qui a une préférence pour les encaisses plutôt que la monnaie scripturale », précise M. Mohamed Laksaci, relevant « les efforts à faire » en terme développement la monnaie scripturale aussi bien de la part des banques qu'en termes de développement du comportement des ménages. Le gouverneur annonce, dans la foulée, qu'une nouvelle réglementation sur les risques de liquidité bancaire est en cours de préparation et devra être soumise au Conseil de la monnaie et le crédit avant la fin de l'année, a annoncé dimanche à Alger le Gouverneur de la Banque d'Algérie (BA). Cette réglementation «sera en phase avec les nouvelles normes fixées par le comité de Bâle en matière des règles de supervision», a précisé M. Laksaci. Les surliquidités bancaires en Algérie ont atteint 1.100 milliards de DA à fin juin 2010, soit le même niveau enregistré à la fin 2009. Ce niveau reflète «un système bancaire en excès de liquidité», selon M. Laksaci. Depuis 2002, année du début de la constitution de la surliquidité bancaire, la BA a tenté d'absorber l'excès de cette liquidité tout en laissant aux banques l'initiative de placer leur argent en dépôts rémunérés, a-t-il rappelé. Ces dépôts ont atteint 829 milliards de DA à fin juin, selon lui. Le gouverneur de la Banque d'Algérie a annoncé que le comité de stabilité financière, mis en place par la Banque d'Algérie depuis deux ans, effectuera, à court terme, une revue des onze indicateurs de solidité financière. Quatre nouveaux indicateurs viendront s'ajouter aux onze existants, indique M. Laksaci. “Ce comité se penchera davantage sur une approche macro financière”, précise le gouverneur. Dans le cadre de l'Algérie, le comité devra tenir compte, au moins, de l'excès de liquidité structurelle et de la nécessité d'améliorer et d'augmenter l'allocation des crédits à l'économie. “Nous avons un système bancaire en excès de liquidité”. «La crise financière internationale est apparue d'abord en 2007 sous forme d'une crise de liquidité. Chez nous c'est l'inverse», a-t-il dit en expliquant que «l'excès de liquidité n'est pas un phénomène isolé, mais exprime surtout un excès d'épargne par rapport à l'investissement». M. Laksaci indique que la nouvelle ordonnance relative à la monnaie et au crédit consolide le cadre légal qui régit le secteur bancaire en Algérie, renforce et élargit les prérogatives de la Banque d'Algérie. L'ordonnance 10-04 amendant et complétant l'ordonnance relative à la monnaie et au crédit de 2003 «renforce l'ancrage légal de la stabilité financière du pays en élargissant les prérogatives de la BA afin qu'elle puisse lancer tout type d'investigation au niveau des banques». A la faveur de cette réglementation la banque d'Algérie devrait à l'avenir détecter d'une manière ‘'précoce toute vulnérabilité au sein des banques ». Dans la nouvelle réglementation, le Conseil de la monnaie et du crédit, par exemple, s'est approprié la mission de respect de règle de bonne conduite et de déontologie de la place, confiée, dans l'ancienne loi, à l'Association des banques et établissements financiers. M. Laksaci évoque la finalisation et la mise en place d'un système de notation des banques au 1er semestre 2011. Le renforcement de la surveillance des systèmes de paiement, la mise en place, durant le premier semestre 2011, d'un système de notation des banques ainsi que la mise en œuvre de la nouvelle centrale des risques permettront parallèlement de mieux gérer les risques bancaires, a indiqué M. Laksaci.