Le directeur du département Maghreb au sein de la Banque mondiale, M. Théodore Ahlers, a indiqué, vendredi au siège de l'Institution financière internationale à Washington, que l'Algérie a bien remboursé par anticipation la quasi-totalité de sa dette extérieure et n'a pas besoin de la Banque mondiale. Il faut dire que pour les remboursements par anticipation de la dette de rééchelonnement, il importe de souligner que le Trésor a recouru aux avances exceptionnelles de la Banque d'Algérie dont le montant s'élève à 627,8 milliards de dinars à fin décembre 2006. En conséquence, une partie de la dette extérieure de rééchelonnement a été transformée en dette intérieure du Trésor à l'égard de la Banque d'Algérie, sans ponction sur le Fonds de régulation. Ce qui augmente la dette publique intérieure. Aussi, au cours de l'année 2006, les avoirs extérieurs nets ont excédé d'une manière accrue ayant eu pour conséquence des avoirs en devises qui peuvent être la source de création monétaire en Algérie. En effet, les réserves officielles de change détenues par la Banque d'Algérie garantissent largement la masse monétaire dans l'économie nationale. La masse monétaire s'est accrue au second semestre 2006 de 10,3 %, soit un rythme d'expansion supérieur au taux réalisé au premier semestre 2006 (6,4 %) et celui du second semestre 2005 (4%). Il faut dire que l'année 2006 se caractérise par une forte croissance de la masse monétaire (17,3%) comparativement au rythme en la matière (10,8 %) de l'année 2005, sous l'effet notamment de l'expansion des dépôts des entreprises des hydrocarbures et de l'augmentation des dépôts au CCP. Par ailleurs, la situation monétaire consolidée montre que le Trésor public est créancier net du système bancaire, vu l'importance du Fonds de régulation des recettes. Avant les ajustements pour la prise en compte des créances rachetées par le Trésor public en 2005 et 2006, les crédits à l'économie se sont accrus d'environ 8,5 % au second semestre 2006, bien plus que le rythme du second semestre 2005 (4,7 %) et du premier semestre 2006 (4 %). Ainsi, l'analyse de la structure des crédits par secteur juridique indique qu'une plus grande partie des flux de crédits a été allouée au secteur privé. Entre autres, et dans le but d'ancrer un financement bancaire approprié et non inflationniste de l'économie nationale, la Banque d'Algérie met en œuvre une politique monétaire qui permet de résorber durablement l'excès de liquidité structurel sur le marché monétaire. Ainsi, les reprises de liquidités, la facilité marginale de dépôts et les réserves obligatoires constituent des instruments actifs de la politique monétaire que la Banque d'Algérie utilise avec flexibilité. Pour répondre à cet objectif de financement de la croissance et tout en réduisant leur risque de contrepartie concentré, les banques publiques sont interpellées pour mettre en place les meilleures pratiques en matière de gestion des risques de crédit et de contrôle interne.