Finalement, les démocrates ne s'en sortent pas si mal des législatives de mi-mandat puisqu'ils gardent la majorité au Sénat. Ils perdent néanmoins la majorité à la Chambre des représentants. Les démocrates ont évité de justesse la débâcle tant décriée par les sondages qui donnaient les républicains capables d'un tsunami électoral. Quand les Américains votent, ils votent sérieusement. Ils votent très large, particulièrement pour le mi-mandat d'un président. C'est l'occasion pour se prononcer sur une partie du Sénat, l'ensemble des sièges de la Chambre des représentants, les gouverneurs, les maires, les juges, les sheriffs et j'en passe. Au total, il s'agit de 6000 postes et sièges à combler. C'est le branle-bas surtout quand le vote s'annonce très serré. Ce qui est le cas aujourd'hui entre démocrates et républicains. En attendant les résultats, et si l'on se fie aux nombreux sondages, les républicains seraient en bonne position pour déstabiliser les démocrates en les faisant tout petits et en les repoussant dans leur tout dernier retranchement. Un vote sanction parce que Barack Obama n'a rétabli la situation économique tant attendue par ses concitoyens et qui lui a été léguée comme cadeau empoisonné par son prédécesseur. Si tel est le cas, et si les résultats des différents sondages venaient à se concrétiser, il est clair que Barack Obama serait en position de faiblesse pour faire avancer les réformes qui constituaient la pièce maîtresse de son programme électoral il y a un peu moins de deux années. Les Américains voulaient beaucoup plus en peu de temps. Du vite et bien. Comme si cela se commandait grâce à la baguette magique. Nombreux sont ceux qui considèrent que la démarche de Barack Obama pour concrétiser son programme a été caractérisée par « doucement le matin, pas trop vite le soir ». Mais jusqu'à tard dans la soirée de mardi, il ne s'agissait que de spéculations basées sur des sondages et avis recueillis à la sortie de quelques bureaux de vote. Quoi qu'il en soit, les résultats tomberont au compte-goutte et à des heures bien différentes compte tenu des multiples fuseaux horaires entre les Etats de l'est et de l'ouest. Brassage des sièges Le contrôle de la Chambre des représentants et du Sénat était l'enjeu principal de l'élection de mardi. Dans la Chambre des représentants, 435 sièges sont mis en jeu. C'est ici que les Républicains espèrent faire les plus grands gains. Ils ont besoin de 39 sièges additionnels pour en reprendre les rênes. Plusieurs experts, se basant sur les derniers sondages qui donnent plus de 10 points d'avance aux Républicains, croient que le Grand Old Party (GOP) a de bonnes chances de remporter la mise. Au Sénat, la bataille devrait être beaucoup plus serrée. Sur les 100 sièges de Sénateurs, 39 sont à combler. Pour reprendre le contrôle de cette chambre, les Républicains devront remporter 10 sièges de plus qu'aux dernières élections. De plus, 37 des 50 postes de gouverneur devaient être comblés dans la foulée, dont celui de la Californie, occupé, comme on le sait par l'acteur Arnold Schwarzenegger. Plusieurs qualifient ces législatives comme un référendum autour de l'action du président Obama. Les résultats de l'élection de mi-mandat, vue comme un référendum sur la performance du président, auront un impact direct sur Barack Obama. Si les Démocrates perdent le contrôle des deux chambres, les politiques mises de l'avant par le Président démocrate se heurteront à une forte opposition. Le scrutin permettra aussi d'évaluer la véritable popularité du Tea Party. Cette jeune organisation de droite, qui demande le rétrécissement drastique de l'appareil étatique, avait plusieurs candidats en lice. Les premiers bureaux de vote ont ouvert à 6h mardi matin dans huit Etats de l'est du pays. Il faudra attendre de longues heures cependant pour connaître les choix des électeurs à la grandeur des Etats-Unis. Il sera mercredi 8 heures du matin en Algérie lorsque les bureaux de scrutin fermeront en Californie, par exemple. La campagne électorale qui vient de se terminer a été la plus chère jamais enregistrée pour une élection de mi-mandat aux Etats-Unis. En tout, près de quatre milliards de dollars ont été dépensés par les divers partis.