Quelque 1.200 médicaments sont interdits d'importation, depuis 2008, pour booster l'industrie pharmaceutique locale, d'après le canevas du ministère de la Santé. Mais, les industriels locaux tardent à combler le manque des produits interdits d'importation. Il en résulte des pénuries graves, socialement mal vécues. Avant-hier, le département de Ould Abbès a inscrit 111 nouvelles marques de médicaments dont un anticancéreux, sur une troisième liste noire de produits pharmaceutiques interdits à l'importation. La décision a été prise, aux termes, de la réunion de travail qui a eu lieu ce dimanche à Alger entre les différents opérateurs de l'industrie pharmaceutique et les responsables du ministère de la Santé, apprend-on. Ainsi, quelque 1.200 médicaments sont inscrits sur cette liste noire, depuis novembre 2008, conformément à l'arrêté ministériel portant «interdiction d'importation de produits pharmaceutiques et dispositifs médicaux destinés à la médecine humaine, lorsqu'ils sont fabriqués localement». Même si les industriels locaux avaient pris alors l'engagement de combler les besoins de la population en ces produits interdits d'importation, leur capacité industrielle ne pouvait, semble-t-il, remplacer les médicaments manquants. Dans cet ordre d'idées, le directeur de la pharmacie au ministère de la Santé reconnaît enfin l'existence «de certaines insuffisances» en la matière. 19 produits, inclus dans les deux précédentes listes des médicaments interdits à l'importation, n'ont pas été fabriqués. «Donc, des producteurs n'ont pas respecté leurs engagements», note l'un des participants, cité par le journal on-line DNA Algérie. De sa part, Nabil Mellah, secrétaire général de l'Union nationale des opérateurs pharmaceutiques (Unop) déplore le retard enregistré dans l'installation du comité du suivi : «un produit qui manque, ce sont des milliers de patients qui souffrent. A l'époque, on avait demandé à ce qu'il y ait un comité de suivi après la validation des deux premières listes. Ce comité n'a jamais été mis en place», précise-t-il. D'après DNA, cette liste de 111 médicaments n'est pas encore définitive. D'autres réunions sont programmées dans les prochaines semaines, afin d'arrêter la liste définitive des médicaments exclus d'importation, rapporte le journal. Facture d'importation difficile à réduire ! Si l'Algérie veut en finir avec l'importation des médicaments, les matières premières proviennent à 100% de l'étranger. «On nous parle de production nationale, on interdit l'importation de médicaments, mais on n'oublie souvent que l'Algérie importe 100% des matières premières dans le domaine», ironise un professionnel. Selon le pronostic de Ould Abbès, le pays arrivera en 2014 à couvrir près de 70% de ses besoins en médicaments. Cependant, le montant des importations de médicaments par les opérateurs privés algériens s'est élevé en 2009 à 742 millions d'euros contre 881,80 millions en 2008.