Tout laisse croire que la wilaya d'Oran est en train de devenir la capitale du commerce informel dans la région Ouest. Les chiffres communiqués par les services concernés par la répression de la fraude laissent perplexes. Les transactions commerciales non facturées s'élèvent à près de 900 milliards de centimes pour la seule année 2010. La non facturation, une pratique courante sur le marché, concerne tous les secteurs activités sans exception à commencer par le marché des fruits et légumes jusqu'aux activités manufacturières, en passant par d'autres activités. Des centaines de milliards de centimes transitent par le marché informel sans laisser aucune trace ; causant ainsi des pertes colossales au trésor public et à l'administration fiscale. Un état de fait favorisé par la «connivence» de certains agents corrompus de l'Etat qui ferment l'œil sur ces pratiques répréhensibles. La wilaya d'Oran ne fait pas l'exception, puisque toutes les régions du pays sont touchées par ce fléau qui ne cesse de prendre de l'ampleur au su et au vu de tout le monde. Jeudi dernier, le ministre du Commerce avait déclaré devant les élus du peuple que plus de six milliards de dollars transitent par le marché sans factures. La dernière opération «coup de poing» de contrôle des commerçants de gros au niveau national s'est soldée par la récupération d'une enveloppe de 60 milliards de dinars. Pas moins de 35.765 infractions portant sur la non facturation de marchandises ont été ainsi relevées, avait signalé le ministre. Plus de 2.000 opérations de contrôle ont été menées auprès des commerçants de gros qui sont au nombre de 64.366. Il avait aussi annoncé que 2.131 commerçants exercent l'activité sans registre du commerce. Il existe 765 sites de commerces illicites à travers le territoire national où plus de 70.000 commerçants exercent dans la clandestinité totale. Les services concernés par la répression de la fraude de la wilaya d'Oran ont intensifié les contrôles des commerces et autres établissements de vente de produits alimentaires depuis le début de l'année en cours. Le bilan s'est soldé par 22.597 descentes sur le terrain, 5.280 P.V. et 265 commerces fermés. Les brigades mobiles ont recensé des centaines de commerçants clandestins à travers la wilaya (298 durant le seul mois de novembre dernier). Les dossiers de ces commerçants illicites ont été renvoyés devant les tribunaux pour non respect des pratiques commerciales. En dépit du renforcement des contrôles en amont de l'activité commerciale, le marché informel semble avoir la peau dure. Les commerçants clandestins sont de plus en plus nombreux à Oran. La quasi-totalité des secteurs d'activités est gangrenée par le commerce illégal qui représente une part non négligeable du marché. Le marché des fruits et légumes, par exemple, baigne dans la clandestinité la plus totale à Oran. Les chiffres sont là pour appuyer ce constat amer. On signale, en effet, que quelque 80% des commerçants qui exercent dans les marchés de quartiers ne disposent pas de registres de commerces.