La réglementation en vigueur interdit à toute entreprise d'abandonner, de brûler, d'enfouir ou de rejeter les Déchets industriels spéciaux (DIS) qu'elle produit. Dès lors, elle doit confier la collecte, le transport et le traitement des DIS à des sociétés spécialisées. Sur le terrain, la réalité est tout autre. La wilaya d'Oran, où on dénombre trois grandes zones industrielles et une vingtaine de zones d'activités, sans omettre les structures sanitaires publiques et privées, ne sait pas comment gérer ses déchets spéciaux hautement dangereux pour la santé de la population. La direction de l'Environnement a entamé une étude pour l'élaboration d'un plan de gestion (collecte, traitement, recyclage et élimination) des déchets spéciaux du groupement d'Oran. Cette étude a été lancée dans le cadre du Plan national de gestion des déchets spéciaux (PNADGES), qui a permis de caractériser les déchets par typologie au niveau de la dangerosité et ce conformément au Décret exécutif n°06-104 du 29 Moharram 1427 correspondant au 28 février 2006 fixant la nomenclature des déchets, y compris les déchets spéciaux dangereux. Dans son article 2, ce décret publié dans le JO en mars 2006, stipule que le classement des déchets spéciaux doit se faire d'une manière précise avec l'attribution d'un numéro de code pour retracer le secteur d'activité ou le procédé dont le déchet est issu. Ce décret exécutif insiste sur l'indication de la dangerosité du déchet spécial selon des critères bien définis. La nomenclature des déchets s'applique à tous les déchets pouvant se présenter sous forme liquide, solide ou de boues et qu'ils soient destinés à des opérations de valorisation ou d'élimination. Les unités industrielles et les structures sanitaires de la wilaya d'Oran peinent à éliminer leurs déchets spéciaux. Ces structures n'ont aucun moyen approprié pour se débarrasser de ses déchets que de les mettre dans les poubelles, comme n'importe quelle autre ordure ménagère. Les déchets se retrouvent à terme dans les décharges publiques, comme celle d'El Kerma que des dizaines de personnes fouinent chaque jour, de fond en comble, le plus souvent à mains nues. Et lorsqu'on sait qu'environ 8 à 10% de la population vivant à proximité d'une décharge publique et des pools de pollution industrielle présente des rhinites ou de l'asthme, on imagine aisément les dangers, autrement plus graves, encourus par tous ceux qui évoluent à proximité des déchets spéciaux. Les récentes statistiques réalisées par la direction de l'Environnement 2008 ont révélé que le groupement d'Oran produit plus de 21.000 tonnes de déchets par an, dont 210 déchets hospitaliers hautement toxiques pour la santé (contaminant) et 196 autres tonnes issues des opérations de dissection.