Le Conseil de la concurrence sera bientôt réhabilité, malgré des problèmes à caractère administratif ayant retardé son installation. C'est ce qu'a indiqué le ministre du Commerce M.Mustapha Benbada, lors d'une intervention ce jeudi devant les députés de l'APN. Au lendemain la dernière crise de la flambée des prix de denrées de base notamment le sucre et l'huile, à laquelle les pourvoir publics ont du sursoir a coup de défiscalisation, et de subvention tous azimutes, l'avènement de cet institution «va permettre de débloquer la situation pour arriver enfin à élaborer les textes d'application d'un conseil de concurrence opérationnel», a expliqué le ministre. Un avènement qui ne devrait pas tarder selon le ministre : « Il y a des problèmes au niveau des rouages administratifs habilités à traiter ce dossier, mais si le travail n'avance pas correctement (...) on demandera son examen par un conseil interministériel » a-t-il ajouté à ce sujet. Contrefaçon, le ministre demande l'aide des citoyens et des marques Au sujet de la contrefaçon, qui ne cesse de s'enraciner dans les habitudes de consommations des algériens, au point même de se banaliser, et de se fondre dans la sphère économique locale, le ministre a réclamé jeudi devant les députés de l'APN l'implication de tous, pour lutter contre ce fléau, notamment les citoyens. Selon lui, principales victimes de la supercherie, «la plupart des consommateurs connaissent bien les produits contrefaits mais continuent à les acheter ». Il y va pourtant de leur santé, étant donné que des milliers de tonnes de marchandises non conformes et potentiellement dangereuse est saisie régulièrement. En effet, le département de M.Benbada a procédé, durant les neufs premiers mois de 2010 à la saisie de 11.000 tonnes de produits «non conformes» aux différentes normes, d'un montant de 280 millions de DA, au niveau des frontières de l'Algérie, tandis que 480.000 interventions ont été effectuées, durant la même période, permettant le contrôle de 6.500 échantillons, et la constatation de 74.000 infractions. Les services du ministère ont également procédé à l'interdiction d'entrée de 1.771 cargaisons d'une valeur totale de 870 millions de DA. Des chiffres effarants qui poussent le ministre à appeler les citoyens à «assumer leur part de responsabilité» dans l'émancipation de ce phénomène. Par ailleurs, les marques sont également mises à contribution, dans la lutte engagée par les services de l'état, contre la contrefaçon. Excès dus à la concurrence : le ministre invite les operateurs à se défendre La protection des marques «est d'abord la responsabilité de leurs propriétaires qui doivent signaler toute contrefaçon à l'Institut national de la propriété industrielle (INAPI)» selon le ministre du commerce. Enfin les associations de protection des consommateurs, qui tiennent le haut du pavé outre mer, sont appelées pour leur part à jouer un rôle plus actif sur le terrain. Du moins, celles autorisées à exister. Revenant sur la polémique autour de la situation de monopole dans laquelle se trouveraient certains operateurs algériens, intervenant sur le marché de l'huile et du sucre notamment, le ministre a indiqué qu'il n'y a «aucune situation de monopole mais juste une situation de dominance qui n'est pas interdite par la loi». Selon lui, lorsqu'un opérateur dépasse 45% de parts de marché, celui-ci est en position dominante. « La loi interdit par contre l'abus dans l'utilisation d'une telle situation »a-t-il expliqué. Enfin, le ministre a appelé les opérateurs économiques à réagir eu même aux abus de leurs concurrents. « S'il y a lieu de constater un abus, ça doit être fait par les concurrents eux-mêmes » selon M.Benbada. Ces derniers doivent selon lui « protester auprès du Conseil de la concurrence »… un organisme gelé actuellement a néanmoins reconnu le ministre.