Mounir A.Y. L'Algérie a plaidé jeudi à Bruxelles pour une approche globale et intégrée de la problématique migratoire, qui respecte la dignité humaine et privilégie un partenariat mutuellement bénéfique entre le Nord et le Sud. «Mon pays est de ceux qui ont toujours considéré que seule une approche globale et intégrée de la problématique migratoire, qui place la personne humaine et ses droits fondamentaux au centre des préoccupations et qui se base sur un esprit de partenariat équilibré et mutuellement bénéfique, pourra nous aider à gérer convenablement et de manière efficiente ce dossier», a déclaré Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat, représentant personnel du président de la République au Forum Crans Montana. Participant à un panel intitulé «Migration et sécurité», présidé par le vice-président de la Commission européenne en charge de la justice et des affaires intérieures, Jacques Barrot, M. Belkhadem, a relever «avec regret» la dualité qui caractérise l'engagement pris par nombre de pays de la région (euro-méditerranéenne) lors des différentes conférences régionales et internationales consacrées à la migration. Il a affirmé à cet égard qu'à un moment ou l'ensemble de ces conférences ont conclu à la nécessité du traitement global et équilibré de la migration, révélant parfaitement les limites des solutions sécuritaires, sur le terrain, ce sont ces solutions qu'ils (ces pays) continuent de privilégier». «Bien que l'UE préconise une approche qui se veut globale, le socle législatif et réglementaire s'oriente davantage vers une démarche sélective et sécuritaire perceptible à un double niveau», a-t-il constaté. Cette approche est sélective «parce qu'elle encourage une immigration choisie (...) qui permet aux ressortissants des pays tiers hautement qualifiés de travailler dans les Etats membre de l'UE», a-t-il expliqué, relevant que «d'aucuns ont considéré qu'elle constitue une forme d'encouragement de la fuite des cerveaux». Elle est également sécuritaire «parce que l'accent est mis sur les efforts de la lutte contre l'immigration illégale et la mise en place d'un arsenal juridique à travers, d'une part, la «Directive retour», et, d'autre part, les engagements contenus dans le «Pacte européen sur l'immigration et l'asile», a-t-il ajouté. Poursuivant son intervention, M. Belkhadem a indiqué que «la situation qui interpelle le plus, à cet égard, est celle qui prévaut dans les pays du Sahel, une situation exploitée par les filières de passeurs qui n'hésitent pas à faire jonction avec le terrorisme en pratiquant la prise d'otages et le trafic d'êtres humains». «Cette situation a gagné en complexité en raison de la pratique du versement de rançons. Le terrorisme y trouve une nouvelle source de financement, tout en accentuant le phénomène migratoire en raison de l'insécurité qui règne sur le terreau de la pauvreté», a-t-il prévenu. M.A.Y.