Ils sont près de 255 malades inscrits sur la liste d'attente de l'établissement hospitalier spécialisé en ophtalmologie dit «Lazreg», et son antenne Hamou Boutlélis, à Oran, qui espèrent bénéficier d'une greffe de la cornée, a-t-on appris hier de sources hospitalières. La reprise des opérations de greffes de la cornée en décembre dernier dans cet établissement spécialisé, a redonné espoir à ces patients souffrant de graves lésions cutanées. Mais nombreux d'entre eux doivent patienter au moins deux années pour prétendre à la lumière. La cause est que seulement une centaine de greffes de la cornée a été programmée au titre de l'année 2011 dans cet établissement hospitalier, qui prend en charge les malades de toute la région Ouest du pays. L'année dernière, 16 opérations avaient été réalisées sur un programme de soixante greffes, en raison la suspension des importations des greffons depuis le début de l'année 2010. Les greffons sont généralement importés des Etats-Unis d'Amérique par le biais de l'Institut Pasteur d'Alger, à raison de 200.000 dinars l'unité au lieu de 170.000 dinars il y a deux ans. Quelques 250 greffes de la cornée ont été réalisées à ce jour dans l'établissement hospitalier spécialisé en ophtalmologie d'Oran « Lazreg », précise-t-on. Les patients sont opérés dans le cadre d'un programme totalement pris en charge par l'Etat. Il existe entre 1.500 à 2.000 malades qui attendent une greffe de la cornée à travers le territoire national. Les greffes de la cornée, qui dépendent exclusivement des importations, sont malheureusement inaccessibles à une majorité de malades. Les quantités importées par l'Institut Pasteur demeurent insuffisantes. Les spécialistes ne cessent d'appeler pour une modification de la législation en vigueur et son adaptation aux progrès technologiques et scientifiques. Ils préconisent ainsi la mise en place d'une banque des yeux pour rendre la vue aux patients, dont beaucoup de jeunes, souffrent de graves problèmes de la vision causés par une déformation chronique de la cornée (Kératocône). Les besoins nationaux en matière de greffes de la cornée sont estimés à 1.500 par an. Il est à signaler que plus de 1.500 greffes de cornée ont été réalisées depuis 2007 à ce jour dans les établissements nationaux spécialisés. Un chiffre qui reste «en deçà» des besoins réels, et l'importation des greffons est loin de régler ce problème de santé publique déplore-t-on. La création d'une banque de tissus, mais aussi l'élaboration des cartes de donneur ou d'un registre national de refus, pour identifier les personnes ne désirant pas faire un don de leurs organes après leur décès, sont une nécessité pour régler le problème du manque des greffons.