Le gouvernement algérien a décidé de consacrer pas moins de 2 milliards de dollars pour relancer le secteur du textile. 2 milliards de dollars pour relancer le secteur : Le gouvernement algérien a décidé de consacrer pas moins de 2 milliards de dollars pour relancer le secteur du textile. Une partie de cette enveloppe sera utilisée pour racheter les dettes mirobolantes des entreprises concernées, mais aussi pour le renouvèlement de l'outil de production et la mise à niveau d'une industrie au bord du précipice. Le Trésor public prendra donc en charge la dette fiscale dont le montant dépasse les 1342 millions Da ainsi que la dette dite d'investissements, contractée auprès de la Banque centrale d'Algérie, estimée à 2506 millions DA et le découvert bancaire enregistré auprès de la même institution financière évalué à 33039 millions de dollars. Une décision du ministère des finances datant du 11 avril dernier et dont Le Financier a eu une copie, entérine les mesures prises lors du Conseil des participations de l'Etat (CPE) dont la réunion s'est tenue le 6 mars dernier. La résolution du CPE a, sur instruction du Premier ministre, préconisé une série d'actions visant au redressement et la relance des entreprises publiques économiques du textile y compris celles récupérées par l'établissement public à caractère industriel et commercial de l'Armée nationale Populaire « EHC ». Outre l'effacement de leurs dettes, ces entreprises bénéficieront d'une bonification des taux d'intérêts. Leurs caisses seront par ailleurs renflouées afin de leur permettre de sortir la tête de l'eau. Quelques 36.887 millions DA seront donc allouées à cet effet. Miné par les importations tout azimuts, notamment en provenance de Chine, le secteur du textile algérien est actuellement moribond. L'industrie du textile nationale a failli disparaître sous les coups de boutoir d'une concurrence étrangère jugée déloyale et une absence de stratégie pour ce secteur. Près de 10.000 employés ont été licenciés depuis 2006. Les entreprises notamment publiques ferment les unes après les autres. Des fleurons de ce secteur ont disparus dans l'indifférence totale. Des entreprises emblématiques telles que Districh et Enaditex, qui totalisent à elles seules une superficie du patrimoine dépassant les 200.000 mètres carrés, ont mis la clé sous le paillasson. La Fédération nationale des travailleurs du textile et cuirs (FNTTC-UGTA) par la voix de son secrétaire général, Amar Takdjout, avait tenté d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur l'avenir de cette activité en tirant la sonnette d'alarme. Il y va de la préservation de quelques 24.000 emplois qui se retrouvent sous l'épée de Damoclès en ce moment. M. Takdjout avait regretté que la SGP Industries Manufacturières et le groupe Texmaco n'essayent pas de réanimer cette industrie. «L'indemnisation des 8.000 travailleurs licenciés depuis 2006 a coûté 7 milliards de dinars alors que les dettes fiscales et parafiscales des entreprises concernées ne dépasse pas les 6 milliards de dinars. Si l'on avait utilisé l'argent des indemnisations pour redresser ces entités, elles seraient encore en activité et les salariés ne seraient pas au chômage», avait-il signalé.