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Investissement étranger : Les patrons approuvent les décisions du gouvernement
Publié dans Le Financier le 30 - 06 - 2009


R. Benchikh Les mesures prises par le gouvernement algérien en matière d'investissement étranger continuent de faire parler d'elles, les opérateurs étrangers étant toujours dans l'expectative. L'argument du côté algérien est «la souveraineté nationale». En effet, après que le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, ait évoqué la «souveraineté» en répondant aux «réserves» exprimées par la commission européenne, c'est au tour de la Confédération algérienne du patronat (CAP) de «se féliciter» de ces mesures pourtant critiquées de toute part. Et d'emboiter le pas au gouvernement, le président de la CAP, Boualem M'Rakach, a déclaré lundi que «c'est l'intérêt premier qui prime pour tous les pays et la règle, c'est l'équilibre de la balance commerciale». Pour le patronat, les mesures relatives à l'investissement prises par les pouvoirs publics algériens «sont une question de souveraineté». M. M'Rakach admet qu'il est question de protectionnisme quand il cite l'exemple des Etats-Unis, «pays capitaliste qui a pris des mesures socialisantes, selon lui, destinées à préserver son économie». Les experts économistes ne sont pas du même avis même s'ils ont estimé que «la dépendance à l'égard de l'étranger ne doit pas être totale». Il faut rappeler à ce titre, que la mesure en question oblige les opérateurs étrangers à associer un partenaire algérien à hauteur minimum de 30% dans le capital de la société. Les observateurs ne voient pas comment ceci empêcherait la dépendance. Le président du patronat dira toutefois «qu'il ne s'agit pas de revenir à l'économie de l'Etat dirigiste». Pour les économistes, il s'agit d'un important «test» pour les ambitions algériennes d'adhérer à l'OMC, car elle doit démontrer qu'elle n'a pas besoin de recourir au protectionnisme et qu'elle peut réguler ses échanges et contrôler les capitaux sans segmenter pour autant le champ de manœuvre aux investisseurs qui représentent l'alternative à la rente pétrolière. L'avis des experts L'expert économiste Abderrahmane Mebtoul, interrogé lundi par «Le Financier», a expliqué en somme, qu'en cette conjoncture, «il s'agit des fondamentaux». Des principes non négociables pour l'Europe et leur non respect et préjudiciable pour le pays. Pour le Dr. Mebtoul, l'Algérie a signé son accord de zone de libre échange avec l'Europe en toute souveraineté et il s'agit à présent d'honorer ses implications fondamentales. Côté gouvernement, le ministre du Commerce affirme que l'Algérie «prend ses décisions en toute souveraineté et nul ne peut s'arroger le droit de lui dicter ce qu'elle doit faire». Cette déclaration faite samedi est une sorte de réponse aux déclarations des experts et des opérateurs étrangers. Pour le ministre, rappelle-t-on, l'Algérie, qui constitue un grand marché de 51 milliards de dollars, «se doit de prendre les mesures d'encadrement de l'investissement à même de sauvegarder ses intérêts». Les décisions prises, entre autres l'imposition aux sociétés commerciales étrangères d'ouvrir obligatoirement leur capital à une participation algérienne de 30% au moins, seront «strictement respectées et appliquées, car il s'agit de mesures qui engagent la souveraineté nationale, quelle que soit la réaction de ces sociétés», a-t-il maintenu. La solution Côté experts, comme le Dr Mebtoul, ce qu'il y a lieu de faire c'est d'éliminer les freins à la réforme globale. Il faut faire le «ménage au sein de l'économie algérienne». Il estime que ce sont les freins à la réforme globale qui expliquent le dépérissement du tissu productif. Par freins, notre expert fait référence au changement des sphères décisionnelles qui débite la continuité des actions prises précédemment. Il estime que la politique socio-économique prônée se trouve «ballottée entre deux forces sociales antagoniques, la logique rentière épaulée par les tenants de l'import (13.000, mais en réalité seulement 100 contrôlant plus de 80% du total) et de la sphère informelle malheureusement dominante et la logique entrepreneuriale minoritaire». Cela explique que l'Algérie est dans cette interminable transition depuis 1986, ni économie de marché, ni économie administrée, expliquant les difficultés de la régulation, l'avancée des réformes étant inversement proportionnelle au cours du pétrole et du cours du dollar. Aussi, les réformes depuis 1986 étant bloquées ou timidement faites avec incohérence lorsque que le cours s'élève. L'analyse de l'expert laisse déduire qu'il faut ouvrir le marché, respecter les fondamentaux de l'investissement et du libre échange en privilégiant l'entreprise et enlever les contraintes bureaucratique. R.B.

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