L'Instance de consultations sur les réformes politiques a reçu, samedi à Alger, une délégation de quatre organisations de femmes activant au sein de la société civile. Dans des déclarations à la presse au sortir de leur audience avec la commission de M. Abdelkader Bensalah, les présidentes de ces associations ont mis l'accent sur la nécessité de conférer aux femmes les droits que leur garantit la Loi fondamentale du pays. La présidente de l'Association femme en communication, Mme Nafissa Lahrache, a ainsi préconisé l'adoption du système des quotas en faveur des femmes au sein des Assemblées élues, «à titre transitoire», en attendant, a-t-elle précisé, la «consécration» de l'égalité entre les deux sexes, «comme stipulé dans la Constitution». Mme Lahrache a également appelé à «pénaliser» la violence conjugale subie par les femmes, estimant que plusieurs d'entre elles souffraient «en silence». Dans le même sens, la présidente de l'Association promotion et défense des droits de la femme, Mme Akila Ouared, a appelé à «l'application» de la Constitution, notamment dans son volet conférant aux femmes les mêmes droits et devoirs que les hommes. Relevant que «certaines lois se contredisaient dans leur contenu avec la Constitution», Mme Ouared a appelé à «l'abrogation du Code de la famille». Dans le même sillage, la présidente du Rassemblement algérien contre la hogra et pour le droit des Algériennes (Rachda), Mme Badia Sator a préconisé la présence de plus de femmes au sein du gouvernement. Réitérant «la nécessité d'abroger le Code de la famille et l'application du système des quotas dans les assemblées élues» en faveur de cette frange de la société, en plus de l'ouverture du champ audiovisuel, Mme Sator a considéré qu'il était temps d'associer les jeunes dans la prise de décision et de prendre en charge leurs aspirations et préoccupations. Pour sa part, la présidente de l'Association nationale de la promotion de la femme et des jeunes, Mme Nadia Dridi a suggéré de «valoriser» la place de la femme au sein de la société en soutenant l'action des associations représentant la société civile. L'Instance de consultations, qui est représentée par son président, M. Abdelkader Bensalah, assisté de MM. Mohamed Touati et Mohamed Ali Boughazi, a reçu en même temps les quatre associations. Elle devait recevoir par la suite, le président du Haut conseil islamique, Cheikh Bouamrane en tant que personnalité nationale et le président du Mouvement national de l'espérance (MNE), Mohamed Hadef. Depuis le début de ces consultations, entamées le 21 mai dernier, plusieurs délégations de partis politiques, des personnalités nationales et des représentants de la société civile ont été reçus. Au terme de ces consultations qui se poursuivront jusqu'à la fin du mois de juin, un rapport final détaillé, reflétant «fidèlement» les avis et les propositions émis par les participants, sera soumis au président de la République. Les propositions seront ensuite présentées au gouvernement qui élaborera, sur cette base, des projets de loi qui seront soumis à l'Assemblée populaire nationale en septembre prochain. Le président de la République avait annoncé dans son discours à la nation du 15 avril dernier, des réformes politiques englobant une révision, en 2011, de l'essentiel du dispositif législatif national (loi électorale, loi sur les partis politiques, loi sur les associations, code de l'information, code de wilaya...) et devant être parachevées, après les législatives de 2012, par un amendement «en profondeur» de la Constitution.