Le prix du sucre pourrait connaître une forte hausse durant les semaines à venir. Les cours de cette matière première ont enregistré une importante hausse. Les analystes tablent sur une hausse qui risque de perdurer plusieurs semaines au vu de la baisse de la production de canne à sucre au Brésil qui en est le plus grand exportateur. La hausse du prix du sucre pourrait intervenir dès l'automne prochain avec la fin des anciens stocks. L'impact de la flambée des cours de ce produit alimentaire est déjà palpable. Les derniers chiffres communiqués par le centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (Cnis) montrent que la facture des importations des sucres et sucreries a grimpé de 48,64%, passant de 331 millions dollars à 492 millions dollars durant le premier semestre de l'année en cours. Une hausse du prix du sucre a d'ores et déjà été constaté chez les commerçants détaillants. Il est passé de 75 dinars à 85 dinars. Le gouvernement pourrait faire actionner son système de compensation afin d'éviter une augmentation substantielle du prix qui pourrait susciter un mécontentement qui s'était traduit janvier 2011 par de violentes émeutes. Un Conseil interministériel qui s'est tenu le 8 janvier dernier avait décidé de suspendre les droits de douanes qui sont de l'ordre de 5% à l'importation du sucre roux et des matières de base entrant dans la fabrication des huiles alimentaires. Il est de même pour la TVA qui est de 17%. Les opérateurs économiques concernés bénéficient en outre d'une exonération de l'IBS qui est de 19% pour les activités de production et de 25% pour les activités de distribution. Ces exonérations temporaires et exceptionnelles de droits de douanes, de TVA et d'IBS, sur le sucre roux et sur les huiles alimentaires représentent un total de charge de 41% qui vient en déduction des prix de revient. Le gouvernement a décidé dernièrement de maintenir ce dispositif à partir du mois d'août tout en le réaménageant. L'Algérie fait partie des dix premiers importateurs de sucre dans le monde. L'Algérien consomme en moyenne 24 kilogrammes de sucre par an. Le ministère du commerce a assuré récemment que tout a été mis en place pour faire respecter les prix par les commerçants. Des brigades de contrôle se déplaceront à même les échoppes pour s'assurer que les vendeurs se conforment à la réglementation sur la concurrence et les prix notamment des produits subventionnés. Le Forum des chefs d'entreprises (FCE) s'est prononcé récemment par la voix de son président Réda Hamiani contre les subventions relançant ainsi le débat sur cette question cruciale. Le patron des patrons avait notamment souligné que ces subventions profitent aussi bien aux démunis qu'aux nantis et alimentent la contrebande avec les pays riverains tel que le Maroc, la Tunisie, le Mali, la Libye, la Mauritanie et le Niger. Il avait plaidé pour des subventions à la source qui profiteraient directement aux producteurs. Le ministre des finances avait affirmé il y a quelques semaines que le ministère de la solidarité est en train d'élaborer un fichier des démunis qui permettra à son département de mieux cibler les bénéficiaires de ces subventions. Il a toutefois relevé qu'un dispositif pareil est difficile à concrétiser. « Les subventions touchent aussi bien les riches que les pauvres mais c'est la solution la moins mauvaise même si nous essayons d'avoir un ciblage plus précis», avait-t-il expliqué.