Le Fond monétaire international (FMI) ne déses-père pas de l'Algérie. Il a envoyé cette semaine une délégation importante présidée par son chef de division Moyen-Orient et Asie Centrale, Joël Toujas-Bernaté, pour distribuer les bonnes notes- dans une tentative d'influencer les pouvoirs algériens- dans le dossier de l'achat des ses obligations. Le chef de la mission du FMI, Joël Toujas-Bernaté, ne cache pas les ambitions du fonds monétaire international de convaincre l'Algérie d'acheter les obligations émises en juillet dernier. Joël Toujas-Bernaté est venu en Algérie non seulement pour louer les «performances» de notre économie, mais surtout pour faire des affaires. «Dans le cas de l'Algérie qui possède des réserves de change de 146 milliards de dollars, c'est un placement très sûr, avec un rendement du marché et ne comportant aucun risque. Le FMI a une solidité financière quasiment inégale», a affirmé hier l'envoyé du FMI sur les ondes de la chaîne III. L'invité de la rédaction a précisé que le fonds espère élever son capital à 750 milliards de dollars afin de faire face aux conséquences de la crise financière et économique internationale. Si le gouvernement accepte l'achat des obligations du fonds, le pays va passer de position de débiteur à celle de créditeurs. Les autorités algériennes n'ont toujours pas tranché sur ce dossier- sans doute dans le but d'arracher le maximum d'acquis -notamment en confortant la position de l'Algérie dans le cercle de décisions de l'institution de Bretton Woods. Le ministre des Finances, Karim Djoudi, avait annoncé en marge des réunions annuelles de la Banque mondiale et du FMI à Istanbul- que le dossier est «toujours à l'étude»- rappelle-t-on. «Nous sommes très pragmatiques sur cette question. Ce qui conduit notre gestion des réserves de changes sont la sécurité et la liquidité. Si nos actifs sont sécurisés et si nous pouvons les retirer à tout moment, nous pouvons travailler avec ces institutions », avait déclaré l'argentier du pays. Revenant sur la situation économique de l'Algérie, le chef de mission du FMI estime que le pays a traversé la crise économique et financière sans grandes encombres. Le taux de croissance hors hydrocarbures avoisine, selon lui, les 9% en 2009 grâce à la dépense publique. «La croissance hors hydrocarbures devrait atteindre plus de 9%, grâce à des récoltes céréalières exceptionnelles et une bonne performance des secteurs tirés par le programme d'investissements publics (PIP)», a souligné Joël Toujas-Bernaté. Cependant, la croissance globale sera seulement de 2% en raison d'une mauvaise performance du secteur des hydrocarbures à cause de la dégringolade des cours du baril dans les marchés internationaux. «Le secteur des hydrocarbures a enregistré en 2009 une croissance négative de 6% à 7% suite à la baise de la demande mondiale et de problèmes techniques survenus sur le gazoduc algéro-italien endommagé en début d'année»,