La menace du criquet pèlerin, qui sévit actuellement en Mauritanie, est «réelle» pour l'Algérie, selon Khaled Moumen DG de l'Institut national de protection des végétaux (INPV). «Les prémices d'une invasion acridienne du pays sont là. Si les conditions écologiques sont favorables, on pourrait assister à une invasion durant le printemps 2010», avertit ce responsable sur les ondes de la chaîne III. Il estime que la menace du criquet pèlerin va commencer dès la fin février prochain dans les wilayas de l'extrême sud comme Adrar et Tamanrasset. «S'il pleut au cours de ce mois dans le nord de la Mauritanie, la menace d'une invasion sera très sérieuse. Une intervention de nos équipes dans ce pays sera nécessaire», précise-t-il. Un dispositif de veille est mis en place tout au long des frontières sud et des équipes spécialisées sont prêtes pour intervenir à tout moment. «Nous disposons d'une flotte de 12 hélicoptères appartenant au ministère de la Défense. Egalement, nous sommes en contact avec une société privée qui est entrain de se doter de moyens aéroportés. Une enveloppe de trois (3) milliards de dinars a été débloquée pour le lancement de cette campagne de lutte anti acridienne», révèle le DG de l'INPV. Interrogé sur les probabilités d'une invasion des essaims de criquets dans le nord du pays, il rétorque : «nous ne laisserons jamais le criquet remonter au Nord». Le ministère de l'Agriculture- a pris une panoplie de mesures préventives antiacridiennes- en prévision d'une invasion à partir de la Mauritanie. Il s'agit en fait du suivi du développement du couvert végétal saisonnier du Nord de la Mauritanie par le biais de photos satellitaires prises par l'agence spatiale algérienne. Le ministère a mis à la disposition des wilayas de l'extrême sud- à l'exemple de Bechar, Tamanrasset et Adrar- des moyens d'intervention. Les conditions écologiques saisonnières sont actuellement favorables à la prolifération des criquets, bien qu'aucune activité acridienne n'a été enregistrée en Algérie. Le dispositif national d'intervention installé depuis l'invasion acridienne de 2004-2005- a été renforcé par quatre (4) équipes de contrôle et de traitement- relevant de l'institut national de prévention des végétaux, signale-t-on. En 2005, l'Algérie a déboursé 29 milliards de dinars pour lutter contre l'invasion des criquets pèlerins venus du nord de la Mauritanie. Le même scénario de 2005 semble aujourd'hui se reproduire. Presque à l'identique. La vigilance est désormais de mise.