Une réunion de coordination dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la violence à l'égard des femmes a eu lieu mercredi au siège du ministère de la Communication en vue d'arrêter un plan de communication impliquant différents médias nationaux. Réunissant, dans un premier temps, des représentants de médias publics, cette réunion a permis aux participants de défricher les axes autour desquels s'articulera le travail de la télévision et de la radio nationales, d'Algérie Presse Service (APS) et de journaux relevant du secteur public afin de contribuer à la lutte contre ce phénomène endémique. Des propositions concrètes et ciblées ont été formulées par les représentants des médias suscités allant dans le sens d'une contribution qui se veut «effective» et «efficace» à la sensibilisation sur l'ampleur et les répercussions d'un drame social, dont le paroxysme consiste à enlever la vie aux femmes, un sort vécu par 37 Algériennes en 2013, a-t-il été rappelé. L'accent a été ainsi mis sur l'importance de la communication en tant que «vecteur» principal de la stratégie visant à endiguer ce fléau dévastateur, se sont accordés à dire les différents intervenants lors de cette première réunion co-présidée par le directeur de la communication institutionnelle au ministère de la Communication, Larbi Bouinoune, et la sous-directrice de la communication extérieure au même département, Soumaya Chaib. Entre autres propositions essentielles, celle consistant à intégrer la notion du genre dans les programmes de la télévision et la radio ainsi que de la presse écrite nationales, avec tout ce que ce concept suppose comme attitudes, langages et réflexes à adopter par le personnel des médias afin de servir la cause des femmes violentées. «Il arrive qu'on voit des émissions à la télévision ou qu'on lise des articles qui nuisent beaucoup plus à la femme qu'ils ne la servent, d'où l'intérêt pour l'entreprise nationale de télévision d'avoir mis en place un programme genre pour former les journalistes à ces questions», a relevé la rédactrice en chef et responsable du programme «Genre» à l'ENTV, Ouarda Lebnane. Les médias nationaux, de manière générale, sont appelés à sensibiliser les femmes sur les droits que lui octroie la législation algérienne et à réfléchir à la meilleure manière d'alerter l'opinion publique sur le phénomène de la violence multiforme qui cible cette frange de la population, ont insisté, pour leur part, les représentants du ministère de la Communication, Larbi Bouinane et Soumaya Chaib. «Aucune forme de violence de part le monde n'a diminué que par la force de l'image», a observé le délégué de la radio nationale et directeur de la radio «Jil FM», Omar Ouadahi avant de proposer d'encourager les jeunes réalisateurs et autres producteurs de courts métrages à traiter de sujets inhérents à cette question, tout en notant «l'implication» d'entreprises et d'opérateurs économiques privés pour financer ce type de projets. Afin de mettre en oeuvre la stratégie nationale de lutte contre toutes les formes de violence faites aux femmes, une Commission nationale a été installée le 25 novembre 2013 par la ministre de la Solidarité nationale, de la famille et de la condition de la femme, Souad Bendjaballah, coïncidant avec la journée mondiale dédiée à cette thématique. Cette commission est composée de représentants de pas moins de seize (16) départements ministériels de part leur implication, d'une manière ou d'une autre, dans la problématique de la lutte contre les violences qui ciblent les femmes, en sus de personnalités publiques et d'associations activant dans le domaine des droits des femmes.