Le front social de 2010 se corse. Après le front ouvert par les travailleurs de la zone industrielle de Rouiba, qui ne décolèrent pas, les 7.200 salariés d'El Hadjar d'Arcelor-Mittal ont entamé ce lundi une «grève illimitée». Le secrétaire général de leur section syndicale, affiliée à la centrale de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Smaïn Kouadria, dénonce le refus de la Direction d'investir dans la rénovation de la Cokerie du complexe sidérurgique. «Le complexe est complètement paralysé. Les travailleurs sont rassemblés depuis ce matin devant la Direction générale. Cette dernière nous a fait savoir que la rénovation de la Cokerie n'était pas une priorité», a-t-il déclaré. Cette grève intervient après que la direction de l'usine ait décidé en octobre 2009 de fermer la Cokerie, vieille de plus de trois décennies, pour une année, le temps de nécessaire de faire des travaux de rénovation…avant de renoncer à ce projet, selon la section syndicat. La Cokerie en question a été mise en service depuis 1978 et emploie 320 charbonniers. Les experts de différents pays s'accordent sur le coût de 40 millions de dollars, soit 27,5 millions d'euros, nécessaires à sa réhabilitation. La Direction estime qu'un tel lourd investissement n'est pas prioritaire pour le moment, d'où le courroux des travailleurs. Il faut savoir que l'usine d'El-Hadjar, près d'Annaba, filiale du géant mondial de l'acier Arcelor-Mittal, emploie quelque 7.200 personnes. Elle a produit 750.000 tonnes d'acier en 2009, selon son PDG Vincent Le Gouïc.