Le chiffre de 5,5% d'inflation atteint cette année «est décevant mais pas très inquiétant», selon l'économiste Abdellhak Lamiri, qui propose «un meilleur financement et gestion de l'appareil de production national. Lamiri dira : «Après un rythme d'inflation de 5,7%, les pouvoirs publics ont fixé un objectif de 3,5% ou moins pour l'avenir». Il a noté que «les premiers chiffres indiquent que cet objectif sera difficile à atteindre» en expliquant que plusieurs facteurs sont à l'origine d'un rythme d'inflation élevé les prochaines années, dont les augmentations de salaires, la stagnation de la productivité, la démographie et le rythme lent de création d'entreprises». Pour lui tous ces facteurs «joueront pour une inflation de plus en plus difficile à contrôler». En effet, selon les derniers chiffres de l'Office national des statistiques (ONS), plusieurs prix produits ont connu une hausse. Il est à rappeler que l'indice des prix à la consommation a connu une variation de +4,2% durant le mois de février 2010, soit une hausse plus importante que celle relevée le même mois de 2009 (+1,5%). Par rapport à février 2009, tous les «produits de consommation du panier», représentatif de la consommation des ménages, ont enregistré des hausses. La plus prononcée a été celle des groupes «alimentation, boissons» (+5,76%), «meubles et articles d'ameublement» (+2,7%), «santé-hygiène corporelle» (+2,52%), «habillement et chaussures» (+2,11%), «logement et charges» (+2,10%) et «éducation- culture et loisirs» (+1,74%), selon l'ONS. Comparativement à janvier 2010, le niveau moyen des prix des biens alimentaires a connu une croissance de 0,6% en février 2010, tels les produits alimentaires industriels (+1,7%) dont notamment les sucres et produits sucrés (+10,7%) et les boissons non alcoolisées (+13,8%). Par contre, les prix des produits agricoles frais ont enregistré une baisse, quoique légère (-0,31%), en février par rapport à janvier 2010. Néanmoins, le gouvernement table sur un ensemble de mesures pour réduire cette inflation. Il s'agit entre- autre du «plafonnement des marges commerciales et l'importation de produits qui subissent une tension». S'agissant de la fiabilité de ce taux d'inflation, M. Lamiri soutiendra : «Nous ne pouvons pas nous permettre de trancher la question de l'exactitude des statistiques» tout en suggérant un meilleur financement et une meilleure gestion de l'appareil de production national pour que la situation puisse s'améliorer.