Tous les salariés se réjouissent de l'accord auquel sont parvenus le gouvernement, les entreprises publiques, les associations patronales du secteur privé siégeant au niveau de la tripartie et l'Union générale des travailleurs algériens, et ce, pour trois raisons au moins : d'abord parce que le gap entre les salaires et les prix de plus est de plus en plus profond d'où nécessité d'y remédier. Ensuite, parce que les conventions de branches semblent prendre en considération la nécessité de consacrer les compétences nationales et de reconstituer une classe moyenne garante, par-dessus tout, de la stabilité et de la dynamisation de la société. Enfin, parce que l'amélioration du pouvoir d'achat se traduit par une hausse du niveau de la demande de biens et de services, ce qui pourrait, naturellement, stimuler la croissance économique et l'emploi dans notre pays ,si certaines conditions sont par ailleurs remplies. Il y a deux ans le forum des chefs d'entreprises avait justement organisé une rencontre sur La question du pouvoir d'achat ou de la relation salaires-prix, animée par l'ancien chef du gouvernement Ahmed Benbitour et l'ex ministre des finances Abdelatif Benachenhou. D'aucuns se félicitent de l'amélioration attendue du pouvoir d'achat, ils ont insisté sur la question de la productivité qu'ils considèrent comme déterminante, si l'on veut améliorer durablement le niveau de vie de notre population. En effet, si l'aisance financière actuelle permet de procéder à une telle amélioration, au demeurant nécessaire, il ne faut pas perdre de vue les retournements de tendance du marché, si volatile, des hydrocarbures, retournements que l'Algérie avait déjà subis de plein fouet par le passé. C'est pourquoi, l'Algérie doit maintenant s'inscrire fondamentalement dans une problématique de partage des gains de productivité et s'engager résolument à sortir de celle du partage de la rente pétrolière si nous ne voulons pas revenir à l'illusion de l'amélioration. Il est en effet suffisamment admis que les hausses de salaire ont un caractère inflationniste dès lors qu'elles excèdent les gains de productivité, ceci d'une part. Elles ont, d'autre part, tendance à se détruire elles-mêmes par l'effet dépressif qu'elles exercent sur l'emploi, car les entreprises ne peuvent supporter indéfiniment une forte divergence entre les progrès de la productivité et ceux des coûts salariaux, à moins de répercuter ces derniers dans leurs prix de vente ; mais alors, nous retournerons à la case de départ. «C'est dire combien il est important de s'interroger sur la relation prix-salaires et productivité et surtout sur la manière la plus saine et la plus efficiente de préparer dans les faits l'instauration d'une telle relation afin d'assurer une croissance et un développement durables à notre pays». L'évolution de l'économie algérienne au cours de l'année 2009 a montré une nouvelle fois les faiblesses connues de l'économie et de sa croissance: une industrie en panne, une croissance fortement dépendante de la demande publique, un secteur des hydrocarbures qui accroît fortement sa place dans l'économie. Lutter contre la pauvreté salariale, comme l'avait souligné M. Abdelatif Benachenhou, est un impératif, amis «les approches doivent être modifiées». Pour lui c'est une meilleure qualité de la croissance, la diversification de l'économie et la hausse de la productivité et de la prospérité des entreprises qui permettront de gagner cette bataille. La pauvreté salariale résulte purement et simplement de la faiblesse de nos entreprises. Il n'y a que les entreprises puissantes, prospères et donc à forte productivité qui sont en mesure de générer des salaires de plus en plus important. Il faut alors aider les entreprises algériennes à devenir puissantes et compétitives.