Djezzy sera-t-il, dans un avenir proche, un opérateur public ? D'après le gouvernement algérien, Djezzy ne pourrait être que racheté par l'Etat algérien. Par Benachour Med Naguib Sawiris, coincé dans le mode procédural juridico-légal, veut même accélérer la procédure de cession à l'Etat algérien, selon le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Hamid Bensalah. Les acrobaties qui ont émaillé l'épisode de la cession des cimenteries au groupe français Lafarge ont été aplanies par les nouvelles mesures régissant les entreprises étrangères en Algérie. Dans tous les cas de figure, Naguib Sawiris n'a, semble-t-il, plus le choix. L'offre de l'Etat algérien ne peut être que profitable, laissent penser les déclarations des ministres algériens Hamid Bensalah et Karim Djoudi faites concomitamment hier. Du haut de son autel à l'APN, le ministre des Finances, Karim Djoudi, a déclaré solennellement : «il faut que la société Orascom Télécom exprime de façon très claire son intention de vendre Djezzy et de la vendre, bien sûr, à l'Etat algérien». Aussi, Karim Djoudi a-t-il soutenu avec force que Naguib Sawiris doit «exprimer clairement au gouvernement algérien son intention de vente». Dans cet ordre d'idées, Djoudi a encore rappelé qu'en matière de cession de participations des sociétés étrangères en activité en Algérie, celles-ci «doivent se plier aux lois et aux règlements algériens». Il dira que pour «le cas de Djezzy, l'Etat algérien affiche sa volonté d'exercer son droit de préemption à hauteur de 100% et de reprendre à 100% son capital». Bloqué dans le maelstrom procédural, il est donc plus raisonnable pour Naguib Sawiris d'opter pour une cession à l'Etat algérien. Le ministre des PTIC va encore plus loin : «L'Etat n'a pas seulement l'intention de racheter, mais il y a dans ce sens une décision », a affirmé hier à Alger le ministre. Hamid Bessalah a également affirmé l'existence de négociations avec les propriétaires de Djezzy, relevant à ce propos qu'OTA est une entreprise de «droit algérien» et que c'est aux actionnaires de «compter leurs derniers jours». «Les négociations durent, mais je crois que la situation du holding est telle qu'ils vont accélérer le processus de vente et j'insiste à dire que c'est eux qui ont décidé de vendre», a-t-il dit. Après plus de sept années en Algérie, Naguib Sawiris va donc plier ses bagages pleins de milliards de dividendes. Est-ce un signal fait par l'Etat aux autres hommes d'affaires voulant s'investir en Algérie ? Les renseignements de l'épisode de Naguib Sawiris ne peut être qu'évocateur : on assiste désormais à une refondation du climat des affaires. Des affaires qui devraient dorénavant être profitables pour l'investisseur et l'Etat et non pas à sens unique comme… naguère.