Les Banques s'approprient le titre de «Banque de la PMI/PME et des particuliers», sans que l'on connaisse la moindre des statistiques représentatives de la part de marché de chacune d'elles, alors qu'il aurait été plus indiqué pour ces Banques d'entreprendre des actions d'envergure pour se positionner en tant que Banque de proximité avec des produits adaptés à cette clientèle», recommande un banquier du secteur public, ayant requis l'anonymat. Ceci, en rapport avec la gamme des financements existants aujourd'hui, plus riche que par le passé». Il ajoute qu'»en interne, la politique de crédit des Banques publiques menée depuis l'année 2000 a été dynamique certes, mais pas rigoureuse. Ce constat est aisément vérifiable et est illustré par la masse du stock de crédit immobilisé depuis plus d'une décennie», a révélé ce banquier. Pour lui, «l'une des causes principales de cet état de fait résulterait en somme de la mauvaise prise en charge de l'étude et l'analyse du risque des crédits accordés (absence d'outils d'analyse permettant une évaluation objective des risques), d'où, le choix des Banques d'inscrire comme l'une de leurs priorités, la réforme de la fonction crédit». Donc, selon lui, «les Banques doivent donc s'inquiéter davantage sur la qualité des nouveaux crédits, en cours pour s'assurer du bon dénouement des crédits accordés, ceci, malgré le fait que les règles de crédit n'ont pas été changées, au contraire elles ont été largement assouplies». Par ailleurs, «la négociation sur l'acceptation d'un dossier laisse moins de marges de manœuvre, si l'on venait à mettre en place les différents processus imposés par les Banques universelles ou celles installées en Algérie. C'est pourquoi, sur un autre plan, l'énoncé de principes généraux régissant la fonction crédit n'a de sens que s'il est adossé à une politique commerciale structurée et à une organisation adaptée, estime-t-il. «La politique de crédit des Banques commerciales algériennes dans le financement des PME/PMI que ce soit dans le cadre de la création d'une entité ou son expansion ne peut être, que l'aboutissement de leur position stratégique au regard de leur statut juridique d'organisme public d'une part, et d'autre part, les obligations imposées par le propriétaire qui est le Trésor public dans ses choix commerciaux et des résultats réalisés», explique-t-il. Il note que «le maintien de leur statut juridique actuel de surcroît transitoire, résultant des séquelles de Banques dédiées à des spécialisations (répartition des portefeuilles publics) de manière « raisonnable » fait qu'elles n'arrivent pas à s'amarrer aux caractéristiques d'une banque universelle d'envergure nationale». En effet, selon ce banquier, «l'organisation et les moyens humains et matériels à mobiliser sont des conditions sine qua non à la mise en œuvre d'une politique commerciale et de crédit performante, qui pourrait puiser ses racines à partir de l'expérience capitalisée dans les opérations de financement précédentes» car «l'évolution du marché et la présence d'une concurrence plus dense et entreprenante (implantation de Banques commerciales privées et étrangères), pourraient constituer une base à un thème de réflexion sur la politique de crédit à adopter à court, moyen et long terme». Il recommande, cependant, une «plus grande rigueur dans l'examen de demande de financement de projet, en illustrant avec des exemples comme celui de toutes entreprises, y compris les entreprises nées du dispositif bonifié, avec l'application stricte de la règle d'endettement, le refus des dossiers de crédits soumis par la clientèle et dont les bilans font apparaître un «Résultat négatif sur l'exercice précédent», des dossiers de crédits soumis par la clientèle dont les bilans font apparaître, un Actif Net Négatif sur les 3 derniers exercices consécutifs et/ou amortissement de plus des ¾ du capital. Il rappellera également que «les Banques ne prennent pas en compte la déduction des intérêts résultant du crédit accordé, lors de la détermination de la capacité d'autofinancement».