Si l'Entreprise algérienne n'arrive pas à conquérir des parts de marché à l'international et peine même à trouver sa place sur le marché local, dominé par les produits d'importation, ce n'est pas faute d'une tradition industrielle ni d'un manque de compétence, encore moins à cause d'une conjoncture économique défavorable. Les indices macroéconomiques sont au vert et des budgets conséquents sont déversés dans des investissements structurels, sans que l'entreprise puisse profiter de cette manne. C'est que tous les experts s'accordent sur une seul diagnostic : l'Entreprise algérienne n'est pas performante. Si la part de la maîtrise de la technologie et du savoir-faire n'est pas négligeable, c'est au niveau managérial que les experts relèvent le plus de retard. Et dans ce domaine-là, le volet communication reste le parent pauvre du développement managérial. Dans cet ordre d'idées, les participants à un séminaire tenu ce jeudi, à Alger, sous le thème «communication, énergie durable» ont souligné l'extrême importance de la communication en entreprise dans la justesse des décisions prises en matière de gestion. A ce titre, les spécialistes participant à cet évènement, organisé par le cabinet de communication «Prospect plus» avec le concours de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI), ont estimé qu'»une bonne communication entre les dirigeants de l'entreprise et les employés se répercuterait indéniablement sur son rendement». Au-delà de l'instauration d'un climat social sain permettant de créer la synergie nécessaire à la réalisation des objectifs économiques, une communication fluide, transparente et faite en temps réel permet à l'entreprise de valoriser les compétences de ses ressources et d'être au diapason des évolutions du marché. La stratégie e-Algérie 2013 vient à point nommé combler un retard numérique que les institutions et les entreprises algériennes traînent et qui les tient éloignées des évolutions technologiques et économiques mondiales. L'exemple le plus frappant et qui illustre parfaitement ce retard est la gestion du trafic au niveau des ports nationaux. Nous en sommes presque, en 2010, au tout papier alors que la quasi-totalité des ports mondiaux y compris, les autres pays maghrébins ont opté pour un guichet unique où tout est informatisé et où les différents acteurs du transport maritime (douanes, entreprise portuaire, entreprise de manutention, sécurité, consignataire, transitaire…) ont accès à l'information en temps réel. Résultat de cette différence : les coûts de fret des ports algériens sont 5 fois plus chers que ceux pratiqués dans les ports marocains et tunisiens, pour ne citer que ceux-là. C'est pourquoi, l'accent a été mis sur la nécessité de prendre en charge cet aspect du management qui doit être soutenu par une stratégie nationale en la matière. L'accélération de l'usage des TIC dans les entreprises est, selon, le SG du ministère des PTIC, présent au séminaire, un axe essentiel de la stratégie e-Algérie 2013, «il place l'entreprise au cœur de notre démarche en visant l'utilisation, par ces dernières, des instruments de gestion et de gouvernance développés autour des TIC pour augmenter leur performance et améliorer leur compétitivité et leur visibilité». Encore faut-il que les entreprises sachent tirer profit de ces actions. Pour M'hamed Dabouz, DG d'AT «la relation fructueuse avec les prestataires ne pourrait se concevoir sans un modèle de privilégier une communication transparente qui assure une diffusion fiable et immédiate des informations ».