Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, M. Tayeb Louh a effectué, hier, une visite de travail et d'inspection au complexe laitier d'Alger "Colaital" à Birkhadem. Lors de sa visite aux différentes unités du complexe, le ministre s'est dit satisfait des conditions de travail au sein de l'entreprise. Cette visite entre dans le cadre des subventions aux activités concernant la production alimentaire. A propos de la crise alimentaire mondiale, le ministre a indiqué que la crise alimentaire a eu des effets sur les pays du tiers-monde et il faut donc assurer la production pour notre pays pour arriver à assurer notre sécurité alimentaire. Aussi, M. Louh a insisté sur la nécessité de l'amélioration des conditions de travail et ainsi lutter contre l'emploi et le marché informels. Il a rappelé également la nécessité de renforcer une concurrence loyale et transparente entre les entreprises et se baser sur le développement du secteur de l'agriculture. En ce qui concerne le marché informel, le ministre a déclaré que celui-ci est moins intense en Algérie que dans certains pays développés. Le ministre a aussi précisé que le projet du nouveau code du travail comprend des mesures sur la lutte contre le travail parallèle. Après avoir souligné "l'impossibilité de mettre fin irrémédiablement au travail parallèle", M. Louh a estimé "possible d'en réduire les effets" au moyen des mesures contenues dans le projet du nouveau code du travail. Le projet du nouveau code du travail comprend pas moins de 700 articles dont de nouveaux et d'autres amendés conformes aux développements socio-économiques. Les mesures de lutte contre le travail parallèle, a précisé M. Louh, s'inscrivent également dans le cadre de la stratégie nationale de promotion de l'emploi et de lutte contre le chômage ainsi que la reconsidération de la législation du travail dans le cadre du projet du nouveau code du travail. Pour le ministre "il est impossible de réaliser une compétition honnête des entreprises dans l'économie de marché si ce n'est par la lutte contre le travail parallèle". Ce dernier, a-t-il dit constitue "un dysfonctionnement dans les règles" qui régissent les entreprises économiques à savoir "les impôts". La lutte contre le travail parallèle, a ajouté le ministre, vise essentiellement l'édification de l'économie nationale basée sur des règles conformes aux normes internationales, soulignant que ce phénomène est très répandu dans les pays développés comparativement aux pays en développement. S'agissant des arriérés de salaires de certains travailleurs, le ministre a indiqué que "des mesures ont été prises dernièrement au niveau d'un conseil interministériel pour le paiement de ces salaires", ajoutant que "le Chef du gouvernement a donné des instructions au ministère de l'industrie et de la promotion des investissements pour régler ce dossier définitivement". De son côté, le représentant du syndicat de l'entreprise, M. Khaled Benkhaled, a évoqué la privatisation de l'Unité Giplait de Draâ Ben Khedda. Il a appelé le gouvernant à revoir sa décision sachant que cette unité bénéficie d'une bonne santé financière. Signalons que le prix du sachet de lait est à 25 DA dont 15 DA sont subventionnés par l'Etat. Il faut noter que le complexe laitier (Colaital) représente, sans nul doute, un véritable poumon pour cette localité, réputée jadis par sa vocation agricole. Le complexe s'étend sur une superficie de 5 ha, dont la moitié est occupée par un bâtiment administratif et un hangar. Le groupe Giplait, intégrant le complexe Colaital, a été filialisé en 1987. Toutefois, la filiale Colaital couvre les besoins des consommateurs de la capitale en matière de lait et dérivés qu'elle produit. Elle constitue aussi le support pour la commercialisation des produits des autres filiales. L'actuel complexe se substitue à une usine qui avait pour dénomination Laico. Elle aurait dû fermer en 1955 à la suite d'une faillite. Après l'indépendance, l'unité a fonctionné sous le sigle Colaital. Colaital dispose d'un laboratoire d'autocontrôle comportant un service physico-chimique, un service bactério-organique et un service de nettoyage des équipements ou leaning in place. Il y a un contrôle strict du produit tout le long du processus de production. La filiale dispose de compétences techniques considérables, d'un matériel moderne et d'une expérience appréciable. La filière Lait algérienne fonctionne principalement sur la base de matières premières importées. Il s'agit de la poudre de lait et de matière grasse de lait anhydre qu'il faut ajouter à de l'eau potable pour "reconstituer" le lait. Celui-ci sert de base à la fabrication de divers produits laitiers (yaourt, crème dessert, fromage...) Ce procédé technologique de réhydratation de poudre est depuis une vingtaine d'années le quotidien de l'industrie laitière algérienne qui est devenue un acteur clé de l'économie algérienne qu'il faut développer.