La journée d'information sur la profession de l'agent immobilier, organisée hier à l'ISGP, sous le haut patronage du ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, M. Noureddine Moussa, a dévoilé deux visions différentes pour le contrôle et l'organisation du marché immobilier. La première est celle du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, qui incite les agents immobiliers à s'organiser en adhérents à la Fédération nationale des agences immobilières (FNAI). En s'adressant aux professionnels qui sont venus nombreux pour fêter le dixième anniversaire de la création de la FNAI, M. Noureddine Moussa n'a pas ménagé ses propos. Il a cité "certaines pratiques négatives de certaines agences immobilières", qui, selon lui, vendent des logements sociaux et pratiquent la sous-location, ce qui illégal. Le ministre a promis un décret exécutif qui organise la fonction de l'agent immobilier et garantit les droits de l'Etat et du citoyen. Interrogé sur la spéculation qui régit le marché immobilier, M. Noureddine Moussa estime que "ce phénomène n'est pas spécifique à notre pays, il existe dans toutes les capitales du monde et le marché n'est soumis qu'à la règle de l'offre et de la demande". A l'occasion, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme a rappelé que l'Etat a investi pas moins de 300 milliards de dinars pour réhabiliter et faciliter l'accès au logement. Cette vision n'est pas partagée par le président de la Fédération nationale des agences immobilières. M. Djebbar, qui estime qu'il faut s'orienter vers le marché de location, en particulier dans les grandes villes. M. Djebbar a rappelé que de nos jours, rares sont les gens qui peuvent se payer un logement à la capitale ou dans les grandes villes du pays. De ce fait, encourager la location peut contribuer à régler une partie de ce problème. En outre, ce que le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme a oublié de signaler en parlant de la spéculation et de la règle de l'offre et de la demande qui n'est pas spécifique au marché algérien, est que ce marché, contrairement aux autres est complètement à la guise des spéculateurs. Les agents immobiliers, eux-mêmes ont manifesté, hier, leur embarras face à cette situation. Dans un diagnostic qu'ils font, ils notent que la profession d'agent immobilier manque de réglementation. Ils déplorent l'ouverture de nouvelles agences immobilières non conformes à la déontologie et l'absence de relation contractuelle écrite avec le client. C'est de bonne guerre si ces derniers exigent des règles qui régissent leur fonction. Néanmoins, l'intérêt du citoyen et l'accessibilité du logement doit rester l'objectif à atteindre. L'inflation enregistrée ces derniers mois et le débarquement des entreprises étrangères avec leurs expatriés ont fait grimper les prix de vente et de location, ce qui rend l'accès à un logement rêve lointain.