Dans la perspective de renforcer la mobilisation contre la concurrence farouche, et parfois déloyale, des groupes étrangers et privés nationaux, les entreprises relevant du secteur public ne cessent de consolider leurs positions dans les différents aspects. C'est le cas du secteur des finances, qui est en passe de mettre en œuvre un dispositif rigoureux pour endiguer le phénomène de la fuite des cadres des banques publiques vers le secteur privé et les banques étrangères. Selon des sources proches du département de Karim Djoudi, une série de mesures vient d'être arrêtée et entrera en application prochainement dans le but de retenir les compétences au sein des différents organismes bancaires du domaine public. Pour ce faire, les mêmes sources ont affirmé que, dans les prochains jours, des augmentations de salaires ont été décidées au profit des cadres des banques publiques et qui peuvent aller jusqu'à 40% de leurs salaires réels. Cette décision vise ainsi à stimuler davantage les cadres des banques publiques et les inciter à rester en poste. Ces derniers, en effet, ne cessent d'être " appâtés particulièrement par les banques étrangères qui s'installent successivement en Algérie, à l'instar de BNP Paribas, Société générale ou autres comme la Deutsche Bank, en leur offrant des salaires qui dépassent toute l'imagination. La réaction du ministère des Finances, qui tente ainsi de retenir les cadres du secteur, intervient au moment où des informations fournies par l'Association des banques et des établissements financiers (Abef) font état de pas moins de deux mille cadres, toutes spécialités confondues, que les banques publiques ont perdu au profit des groupes bancaires privés ou étrangers installés sur le marché national. Les observateurs ayant suivi ce dossier traduisent cette donne par le fait que, avec l'élargissement du réseau des banques étrangères en Algérie, les cadres et techniciens des établissements publics sont très convoités. En effet, le marché national a fait émerger certaines compétences et ce sont ces compétences qui sont demandées par les banques nouvellement lancées. Parallèlement au plan d'action qui vise à maintenir en poste les cadres des banques, selon les mêmes sources qui demeurent très proches du dossier de la réforme du secteur bancaire et financier, le département de Karim Djoudi vient de se lancer dans la recherche de moyens permettant de donner un nouveau souffle aux banques publiques. Dans ce cadre, il est également envisagé de consolider l'intervention des banques publiques dans le cycle de la relance économique qui touche à tous les secteurs d'activité. C'est dans cette perspective, d'ailleurs, qu'outre la décision de procéder à des augmentations salariales en faveur des cadres des banques, le gouvernement entend réaliser une fusion historique entre la BEA (Banque extérieure d'Algérie) et la BNA (Banque nationale d'Algérie) qui demeurent les plus importantes dans le paysage bancaire national. Cette fusion, une fois réalisée, les prévisions pour l'avenir attestent que l'iniative permettra de créer un pôle bancaire puissant et capable de faire face à la concurrence des géants bancaires étrangers installés en Algérie, à l'instar de BNP Paribas, Société Générale, Citibank, HSBC, Deutsche Bank. D'autres part, le secteur bancaire sera reconfiguré de manière à permettre aux banques publiques de garantir la couverture financière de l'ensemble des projets d'envergure lancés ces derniers mois dans le cadre du programme présidentiel ou celui de soutien à la croissance économique.