La conjoncture actuelle du marché international du pétrole brut est favorable à l'Algérie et lui offre l'opportunité d'augmenter ses capacités de raffinage. En effet, l'actuel excédent financier permet le lancement d'investissements majeurs dans le secteur du raffinage, favorisant ainsi l'exportation de la production pétrolière et sa promotion en tant que source d'énergie. Ce sont pas moins de 9 milliards de dollars qui seront débloqués pour réhabiliter et construire des raffineries de pétrole en Algérie. Le chiffre a été annoncé, hier, à l'occasion de la conférence internationale sur le raffinage qui s'est ouverte à Alger. Cet investissement a pour but de booster les capacités des raffineries nationales pour répondre aux besoins du marché international en les portant à 27 millions de tonnes/an en 2012 contre 22 millions de tonnes actuellement. Le vaste programme enclenché par Naftec, afin de réaliser cet objectif, repose sur l'opération de modernisation des raffineries déjà existantes dont celles d'Arzew et Alger et la construction de nouvelles infrastructures dont le projet de la raffinerie de Tiaret qui devra produire 15 millions de tonnes/an ainsi que celle de skikda, en construction et qui devra être livrée d'ici la fin de l'année avec une capacité de production de 5 millions de tonnes/an. Ce vaste programme contribuera, par ailleurs, à l'élargissement des parts de marché à l'extérieur. A long terme, l'Algérie ambitionne d'atteindre les 50 millions de tonnes/an. Dans un récent entretien accordé à la revue britannique, Oxford Business Group (OBG), le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a précisé que l'Algérie envisage "des investissements massifs dans la pétrochimie pour une meilleure valorisation des matières premières énergétiques". Soulignant que le raffinage était "l'une des principales lacunes du développement" dans les pays de l'Opep, M. Khelil a indiqué que trois raffineries seront construites à Adrar, Skikda et Tiaret. La capacité actuelle de nos raffineries est de 500 000 barils par jour et il faut un apport supplémentaire de quelque 300 000 barils, ce qui permettra à l'Algérie d'élever ses capacités de raffinage au niveau de la moitié de la production nationale de brut. Il y va de l'intérêt des pays producteurs de développer leurs capacités de raffinage de pétrole afin d'en faciliter la commercialisation, avait indiqué M. Khelil lors de la conférence sur l'énergie dans la région du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, tenue en février à Londres.