Le nouveau président russe Dmitri Medvedev est attendu depuis hier à Pékin avec dans ses bagages des projets d'accord en matière d'approvisionnement énergétique et de coopération militaire. Mais le successeur de Vladimir Poutine au Kremlin tentera aussi de renforcer la solidité des relations Moscou/Pékin. Medvedev s'entretiendra avec son homologue chinois, Hu Jintao. La déclaration conjointe signée par les deux chefs d'Etat devrait mettre en avant leur approche commune en politique étrangère. "Ces documents comporteront un grand nombre de réponses et d'exposés démontrant la position partagée de la Chine et de la Russie sur des questions internationales majeures, y compris le nouvel ordre mondial, la stabilité internationale, les nouveaux défis, les nouvelles menaces, etc.", a déclaré cette semaine l'ambassadeur de Russie à Pékin, Sergueï Razov. "Sur des questions sensibles également, y compris les dossiers du nucléaire iranien et coréen, nous avons une position commune", a-t-il ajouté. La Russie et la Chine se sont également retrouvées sur l'indépendance du Kosovo, soutenue par l'Occident mais rejetée à Moscou comme à Pékin, où le pouvoir redoute que la sécession de l'ex-province serbe ne crée un précédent exploitable à Taiwan et dans les régions troublées de Chine, dont le Tibet. La visite de Medvedev prendra aussi une nette coloration économique. L'immense marché chinois est pour l'heure sous-investi par les compagnies pétrolières et gazières russes, dont plusieurs dirigeants accompagnent le président russe. Il est cependant peu probable que les projets de gazoduc devant relier les gisements russes à la Chine progressent. L'avancement de ce dossier est freiné par un contentieux tarifaire entre les deux parties.