Le Japon a de nouveau défendu dimanche devant ses partenaires du G8 son "approche sectorielle" pour combattre le réchauffement climatique, qui consiste à juger les progrès accomplis industrie par industrie, mais s'est heurté au scepticisme de ses interlocuteurs.Les ministres et responsables de l'environnement des pays industrialisés du G8 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Russie), sont réunis de samedi à lundi à Kobe pour avancer vers un nouveau traité sur le réchauffement climatique. Le ministre japonais de l'Environnement, Ichiro Kamoshita, a défendu l'"approche sectorielle" de réduction des émissions polluantes proposée par le Premier ministre nippon Yasuo Fukuda. Cette approche consiste à évaluer les progrès accomplis par chaque branche économique, plutôt que d'assigner des quotas nationaux de réduction des gaz à effet de serre. "La possibilité de réduire les émissions via une approche sectorielle apportera une base scientifique aux négociations pour l'après-2012", date d'expiration de l'actuel protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre, a plaidé M. Kamoshita dans un discours devant ses collègues. L'"approche sectorielle" laisse cependant sceptiques de nombreux Etats. Les pays en développement la soupçonnent notamment d'être un moyen détourné, pour les pays riches, de faire porter le gros du fardeau des réductions d'émissions aux pays pauvres, dont les industries sont plus polluantes. "L'approche sectorielle ne peut remplacer des objectifs (de réduction d'émissions) à moyen terme pour les pays développés", a critiqué le secrétaire d'Etat allemand à l'Environnement, Matthias Machnig. L'approche défendue par Tokyo "peut être un complément, mais ce dont nous avons besoin, ce sont des objectifs obligatoires pour les pays industrialisés. C'est, à mon avis, une des principales étapes que nous devons franchir", a ajouté le responsable allemand.