Sous le thème “Système bancaire : réalité et perspectives”, l'association du Club des études économiques a organisé, la semaine passée, à la faculté de Dély Ibrahim, une journée d'étude animée par des professeurs. Sur la réalité des systèmes bancaires, Mohamed Ghernaout, docteur en économie, a estimé que ces derniers traversaient une période très difficile car les banques publiques ne sont plus dirigées de façon rationnelle et se retrouvent, à l'heure actuelle, menacées par les banques étrangères qui, rappelons-le, ont une très grande expérience dans le domaine de la gestion bancaire. Quant aux banques privées, elles ont été, pour la plupart, ruinées, un état de fait qui a fait perdre à l'Algérie 12 milliards de dollars. De plus, les banques étrangères " font ce qu'on reprochait aux banques algériennes privées c'est-à-dire, elles n'accordent pas de prêts ", affirme le conférencier qui ajoute : " En 1963, il n'y avait que des banques étrangères en Algérie et au rythme où vont les choses, l'histoire pourrait se répéter. " Mais ce qui est à noter, c'est que personne ne peut intervenir pour imposer des limites à ces banques, étant donné que l'Algérie a signé des conventions leur donnant une très grande liberté. Quant à l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, le locuteur a affirmé que c'était une possibilité liée au développement économique et à la réforme bancaire. La mission d'audit des banques qui a été confiée à des sociétés internationales avait mis en avant la nécessité d'entreprendre un traitement rigoureux du portefeuille des banques publiques, ce qui revenait donc, à traiter des déficits structurels des entreprises publiques. Cette mission de contrôle avait, échu à la Banque centrale, à travers la commission bancaire qui devait veiller à la mise en place de règles prudentielles draconiennes, en matière d'octroi de crédit. Pour le reste, ces audits avaient mis, en exergue, la faiblesse du management bancaire (et notamment l'informatique et la monétique) et de la formation des ressources humaines du secteur. " Les perspectives du système bancaire " sont un chapitre abordé par Kamel Dib, économiste et professeur à Dely Ibrahim. Pour lui, " l'Algérie est en période transitoire ". Il est vrai que notre pays a connu, depuis les années 1990, des changements considérables, le plus marquant c'est le passage de l'économie dirigée à l'économie libérale. Pourtant, dans le contexte actuel de la mondialisation, l'Algérie doit faire encore plus d'efforts en ouvrant son marché et surtout en s'appuyant sur le "bifinancement " : les banques et la Bourse. Il faut donc réformer le système monétaire et bancaire, créer de nouvelles lois et surtout les appliquer. En conclusion, tous les intervenants lors de cette journée d'étude ont tiré la sonnette d'alarme et appelé à des réformes et à des changements et ce, dans les plus brefs délais. Beaucoup d'investisseurs américains voient la réforme bancaire comme "la réforme phare" à mener dans le secteur économique, affirme-t-on. Dans ce sens, la directive du chef du gouvernement imposant aux entreprises publiques de déposer leurs fonds dans les banques publiques est jugée "gênante pour la venue des banques étrangères.