En plein débat sur les prix du pétrole, après les records de vendredi dernier, près des 140 dollars le baril, et l'annonce d'une réunion au sommet producteurs - distributeurs le 22 juin prochain à Djeddah en Arabie saoudite, le marché continue d'être capricieux. En effet, après deux séances de baisse prononcée, le baril reprenait deux dollars mercredi matin avant les chiffres des réserves pétrolières américaines, les analystes s'attendant à un déclin des stocks de brut. Vers 10H00 GMT, le baril de pétrole de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet, coté à Londres, prenait 1,92 dollar à 132,94 dollars, par rapport à son prix de clôture de mardi soir. A la même heure, le baril de “light sweet crude” pour livraison en juillet prenait 2,17 dollars à 133,48 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). “Dans l'ensemble, le marché reste très volatil, attentif à la fois à l'offre et la demande et aux mouvements du dollar américain. Les acteurs du marché cherchent à explorer toutes les chances, des deux côtés du marché, en achetant ou vendant”, a expliqué Andrey Kryuchenkov, analyste de la maison de courtage Sucden. Cette forte volatilité devait persister jusqu'à la parution à 14H30 GMT du rapport, très surveillé en cette période de fortes inquiétudes sur l'offre, du département américain à l'Energie (DoE). Pour la semaine achevée le 6 juin, les analystes s'attendaient à une fonte des réserves de brut, de 1,5 million de barils, mais à un étoffement des stocks de produits pétroliers, de 1,45 million de barils pour l'essence et de 2 millions de barils pour les distillats (qui comprennent le fioul de chauffage et le diesel). “L'attention restera fixée sur la demande américaine, mais aussi sur le niveau des stocks de brut”, prévenait Olivier Jakob, du cabinet Petromatrix. Dans ce contexte dominé par des estimations sur les prix battant tous les records, la dernière en date étant celle du patron de Gazprom, Alexeï Miller, qui avance le chiffre de 250 dollars le baril, une conférence entre pays producteurs et consommateurs de pétrole, à l'initiative de l'Arabie saoudite, pour examiner les causes de l'envolée des cours se tiendra le 22 juin à Djeddah, en Arabie. Ce sommet de Djeddah serait destiné à calmer les esprits. La prochaine réunion stratégique officielle de l'Opep n'aura lieu qu'au mois de septembre, ce qui laissait trop de temps à la spéculation pour déstabiliser les marchés. “Le seul élément nouveau est le fait que l'invitation ait été envoyée à Goldman Sachs et Morgan Stanley”, estime Olivier Jakob. Ces deux banques ont récemment contribué à l'envolée des prix en tablant sur l'atteinte du seuil de 150 dollars le baril avant l'été. “S'il faut décoder le message des saoudiens, cela signifie en gros qu'ils (les saoudiens) pensent que Wall Street est un des aspects du problème et ils aimeront qu'ils participent à apporter une solution”, poursuit-il. Dans l'intervalle, les ministres des Finances des pays du G8 qui se réunissent vendredi et samedi à Osaka (Japon) discuteront de l'impact de la flambée des prix du pétrole.