Lors d'une conférence débat, organisée hier, au centre de presse d'"El Moudjahid", sur les aspects de l'industrie du médicament, la distribution et les mesures de libéralisation, M. Lotfi Benbahmed président de l'Ordre des pharmaciens, a fait une lecture et un tableau général sur la situation du marché de médicaments en Algérie. En effet, le président de l'Ordre des pharmaciens a appelé les autorités publiques à s'impliquer dans la régulation du marché de médicament tout en assurant le rôle de l'arbitre. Par ailleurs, le conférencier a mis en exergue la nécessité d'associer son institution dans l'élaboration des projets de lois. Quant au nouveau-né le conseil national de médicament, l'Ordre émis des réserves sur l'indépendance et la concurrence des compétences à l'intérieur de cet organe, aussi la représentativité du corps pharmaceutique à l'intérieur du conseil. Aussi le projet de lois ne consacre pas l'indépendance des commissions. En outre, et dans le même sens, le débat s'est articulé sur trois volet : la disponibilité, l'accessibilité, et la qualité. S'agissant du premier point la disponibilité, selon le conférencier, l'origine des problématiques de la disponibilité du médicament sont de provenance structurelle ou spéculative. Cependant, la production nationale pourrait constitué une alternative majeure pour une meilleure disponibilité d'un produit pharmaceutique nationale. Cette industrie est soumise à des problèmes liées à la maîtrise des process de fabrication, à l'absence de développement, et un environnement économique contraignant et le manque de stratégie industrielle intégrée et concertée, ajouter à cela l'absence de savoir-faire en matière de développement pharmaceutique et l'absence de capacités de développement technique et technologique, d'une expertise réglementaire et juridique spécifique et d'une capacité de négociation internationale. Quant au deuxième volet, qui est l'accessibilité des populations au médicament, selon M Amir Touafik, relève de la responsabilité de l'Etat, le ministère de la Santé est responsable de l'accès des populations aux soins pharmaceutiques, à ce titre, ce dernier doit prendre toutes les précautions nécessaires à la sécurité des approvisionnements. Sur ce point précis, l'Ordre des pharmaciens déplore les insuffisances dans la transparence du dispositif de fixation des prix. Pour les produits génériques M. Benbahmed a affirmé que l'Algérie doit encourager davantage la production locale et l'importation du générique afin que cela puisse impacté sur la consommation globale et généré les économies escomptées. Interrogé sur la politique des marges bénéficiaires, le conférencier a tenu à préciser que l'Algérie est le seul pays au monde à réglementer la marge à la production, et qu'il s'agit d'une mesure contraire à une logique d'encouragement de l'investissement national, ce qui va induire au gel de la marge au conditionnement à 10%. Concernant la qualité des produits, cela passe obligatoirement par la qualité du dossier d'enregistrement avec le contrôle qui est l'outil des pouvoirs publics et l'autorisation de mise sur le marché délivrée par l'autorité sanitaire engageant sa responsabilité autant que celle du fabricant.