Le débat sur la réforme du secteur de l'agriculture dans ses différents aspects continue de marquer la conjoncture actuelle. En effet, après les crises cycliques ayant secoué plusieurs filières, comme le lait, la pomme de terre et les céréales, les regards sont braqués sur le nouvel avant-projet de loi portant orientation agricole, que le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, récemment nommé à la place de Saïd Barkat, présente depuis hier, devant les députés de la première chambre du Parlement (APN). Le texte de loi en question, vise à redonner un nouveau souffle à ce secteur stratégique à travers lequel passent toutes les actions visant le renforcement de la sécurité alimentaire. C'est dans cette perspective qu'il vise, à travers les réformes qui vont être menées prochainement, l'éradication des différentes failles et lacunes qui handicapent la gestion du foncier agricole. A cet égard, l'avant-projet de loi en question consacre la concession comme mode exclusif d'exploitation des terres agricoles relevant du domaine privé de l'Etat. Il prévoit également la transformation du droit de jouissance perpétuelle en concession. Dans le même sillage, cette loi portant orientation agricole fixe le mode d'exploitation des terres agricoles, elle précise les conditions applicables aux mutations foncières et détermine les normes applicables aux opérations de remembrement des terres, ainsi que les prescriptions applicables aux terrains de parcours. Dans l'ensemble, la nouvelle législation, actuellement en gestation, s'est tracée comme finalité la lutte contre la spéculation et les différentes convoitises dont font objet les terres agricoles. " Le temps des spéculations tire à sa fin puisque, le secteur de l'agriculture sera doté d'un nouveau dispositif juridique pour faire face aux spéculateurs. Il ne sera plus question d'exploiter les terres agricoles perpétuellement, cala se fera dans le cadre de la concession sous le contrôle de l'Etat ", avait déclaré l'ancien ministre de l'Agriculture, Saïd Barkat, lors de la conception de la loi en question. Dans la même logique, il est également question d'inciter les agriculteurs à travailler leurs terres et à les protéger celles-ci de l'avancée sauvage du béton. L'assainissement du secteur et la levée de toutes les zones d'opacité qui ont toujours émaillé le secteur de l'agriculture interviennent ainsi comme une condition sine qua non pour booster l'activité agricole et garantir une relance effective du secteur. Cette stratégie de développement sera, en effet, étoffée par la mise en application des différentes mesures de soutien envisagées par le gouvernement en faveur de différentes filières, à l'instar de la subvention pour les producteurs de la pomme de terre, la révision à la hausse des prix d'achat des céréales par l'OAIC (Office algérien interprofessionnel des céréales) auprès des céréaliculteurs. Ces prix, en effet, viennent d'être alignés sur ceux du marché mondial. En tout cas, les mesures en question autant que les nouvelles dispositions réglementaires, sont fortement attendues par le monde agricole.