Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a proposé de créer un fonds doté d'un milliard d'euros pour soutenir le secteur agricole dans les pays en développement. Ce fonds, financé par des excédents budgétaires inutilisés de l'Union, "sera consacré à des mesures pour améliorer l'accès à la production agricole, y compris les engrais et les semences, sans doute par le biais de crédits", a-t-il dit lors d'une conférence de presse en marge du sommet du G8 qui se tient depuis lundi à Toyako, au Japon,S'il est validé par les pays membres de l'UE et le Parlement, ce fonds portera l'aide totale de l'UE pour faire face aux conséquences de la crise alimentaire à 1,8 milliard d'euros. Un montant à comparer aux 40 milliards d'euros consacrés chaque année par les Vingt-Sept à la politique agricole commune (PAC).Les dirigeants des pays riches du G8 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Russie) ont ouvert, lundi leur sommet annuel par des discussions avec sept pays d'Afrique, centrées sur le développement de ce continent à l'heure où l'envolée des prix du pétrole et de l'alimentation aggrave la situation des plus pauvres. Appuyés par l'ONU et les organisations non gouvernementales, les chefs d'Etat et de gouvernement des pays africains invités, en l'occurrence l'Afrique du Sud, l'Algérie, l'Ethiopie, le Ghana, le Nigeria, le Sénégal, la Tanzanie en plus del'Union africaine) attendent du G8, tout comme l'ONU d'ailleurs, qu'il confirme sa promesse de 2005 de faire passer son aide annuelle à l'Afrique de 25 milliards de dollars en 2004 à 50 milliards en 2010. C'est "la crédibilité des engagements internationaux qui est en jeu", a averti la semaine dernière le président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping, alors que moins d'un quart de l'aide supplémentaire promise a effectivement été débloqué.De son côté, la chancelière allemande, Angela Merkel, a affirmé à la presse que le G8 allait adopter un "vaste catalogue de mesures pour garantir l'alimentation mondiale". Le président français, Nicolas Sarkozy, a, de son côté, déclaré à un journal japonais que le sommet allait appeler les pays riches qui ne l'ont pas encore fait à lever leurs restrictions aux exportations d'aliments. "La crise alimentaire internationale est un défi majeur pour le monde (...) au XXIe siècle, nous devons pouvoir nourrir la planète", a-t-il estimé. La situation politique au Zimbabwe figure également en bonne place des entretiens entre le G8 et ses invités africains. La "journée africaine" de Toyako est suivie hier mardi par le sommet du G8 proprement dit, consacré aux problèmes économiques et politiques mondiaux. Une troisième journée, mercredi, abordera le thème du réchauffement climatique avec les dirigeants de sept autres pays invités, dont la Chine et l'Inde.