Issu d'une concertation entre les pouvoirs publics et les partenaires sociaux, le fonds de soutien à l'investissement pour l'emploi (FSIE), constitue une approche nouvelle des systèmes de retraite basée sur l'effort individuel et la volonté collective des travailleurs et des citoyens de contribuer à bâtir une économie qui prend en compte les aspects sociaux du développement. Dans ce sens, une enveloppe de 150 millions de dinars a été versée par l'Etat dans le FSIE. C'est au moins ce qu'a déclaré le ministre des Finances M. Karim Djoudi, hier, en marge de la journée d'étude organisée à l'Ecole supérieure des banques sur l'actionnariat. Selon le premier argentier du pays, le fonds s'inscrit dans le processus de la réforme bancaire, lancée en 2004. Par ailleurs, le ministre n'a pas exclu la possibilité de création d'autres fonds à l'avenir. Installé officiellement l'année dernière par le ministère des Finances, en collaboration avec la Centrale syndicale, le fonds est destiné essentiellement au financement des PME et à des placements en valeurs mobilières, conçu comme un instrument devant contribuer, avec l'appui des syndicats et des organisations d'employeurs, à la mobilisation des travailleurs afin que leur capacité d'épargne solidaire puisse être mise au service du maintien et de la création d'emplois dans les entreprises. Autrement dit, son rôle consiste à recueillir l'épargne individuelle et volontaire qui est ensuite investie dans les petites et moyennes entreprises, ainsi que les entreprises en difficulté. Ce mode novateur d'intervention fait du fonds le premier organisme financier en Algérie à recourir à des ressources extra étatiques pour financer l'investissement. S'agissant de la participation des travailleurs, Mohamed Tessa, directeur général du fonds, a affirmé que les travailleurs participeront avec un plafond de vingt deux mille dinars par mois. Part ailleurs, le DG du FSIE a affirmé que le fonds situe son action à 50% dans le créneau du capital risque, chose qui permettra aux PME une nouvelle possibilité d'accéder plus à une source de placement, tout en assurant une analyse très poussée du dossier d'investissement. Les autres 50% seront en sécurité. Cependant et en terme de retraite, le FSIE a l'avantage d'introduire un dispositif complémentaire qui, sans remettre en cause le système existant de retraite, contribuera à répondre à l'attente de recevoir des revenus substantiels grâce aux placements effectués durant la vie active. En terme d'opération de privatisation, le fonds pourrait se positionner comme partenaire et expert financier des travailleurs, sur la gestion et la privatisation des entreprises publiques économiques avec l'accompagnement des opérations de privatisation à hauteur de 10%. Toutefois, le grand défi auquel devra faire face la nouvelle institution financière, est la préparation de la campagne de souscription en prévision de son lancement en octobre prochain et visant l'adhésion d'environ 3000 souscripteurs. Il est important de signaler également que la promotion du fonds auprès des différents partenaires publics et privés passe incontestablement par la mise en place d'une stratégie efficace de communication, et de transparence au niveau de la gestion du fonds, vu que les volets communication et information constituent la pierre angulaire de la mise en œuvre du programme d'action du fonds. A noter enfin que l'accompagnement du fonds sera garanti par l'expertise du fonds de solidarité FTQ (Québec Canada). Celui-ci apportera un appui à la mise en place de ses fonctions stratégiques.