Relever le niveau de la production agricole nationale reste un souci majeur pour les pouvoirs publics. Il faut savoir que la facture à l'importation des produits alimentaires a atteint 8 milliards de dollars et risque d'atteindre les 15 milliards de dollars en 2015, selon les spécialistes. Dans ce contexte, le département de l'agriculture compte lancer, à partir de la semaine prochaine, une opération portant sur la signature de contrats de performance avec chaque wilaya selon ses particularités. En tout cas, c'est ce qu'a annoncé, hier, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Rachid Benaïssa.Dans une déclaration à la presse, en marge d'une séance plénière tenue, hier, au niveau du Conseil de la nation, consacrée à l'examen du projet de loi portant orientation agricole, le ministre a expliqué qu'après la mise en place d'un système de régulation, afin que les fellahs s'intègrent dans le développement de l'agriculture, le gouvernement a décidé de passer au deuxième acte. Sur ce point, M. Benaïssa a expliqué que son département est en train de préparer des contrats de performance avec chaque wilaya, selon ses spécificités et ses capacités de production. Ces contrats portent sur un soutien technique, économique et une mobilisation générale, pour gérer au mieux les efforts humains, scientifiques et financiers. Cette opération sera achevée vers la fin de l'année en cours. A la signature de ces contrats, les wilayas s'engagent à améliorer leur production, selon un pourcentage qui sera fixé en fonction des efforts et des moyens qui seront mobilisés. Dans ce cadre, il a ajouté que cette opération vise à atteindre plus de rationalité et de mobilisation en allant plus en bas au niveau des communes pour arriver à une certaine transparence. En outre, le ministre a assuré que le soutien de l'Etat va continuer et sera multiforme, ajoutant que ce soutien ira là où il faut pour qu'il y'ait une amélioration de la production. Il précisera que le soutien aux fellahs sera de plus en plus ciblé et prendra en considération les spécificités de chacun. Pour atteindre, cet objectif il faut, selon le ministre, un grand redéploiement et une approche pour réhabiliter tout l'appareil de formation et d'apprentissage et moderniser certaines techniques. Pour M. Benaïssa, le principe de base, c'est d'être le plus proche possible des agriculteurs, tout en expliquant que le soutien ne sera pas seulement financier, mais il faut qu'il y'ait un accompagnement technique, administratif et financier, et même moral.Pour ce qui est du système de régulation du marché de la pomme de terre, il indiquera que l'opération sera lancée dans trois jours et sera basée un stock d'intervention de 150 000 tonnes, à un prix de référence fixé à 20 DA. Il s'agit, selon le ministre, d'assurer la disponibilité du produit et une marge minimale de stockage. Il notera toutefois qu'au cas où le marché ne nécessite pas l'intervention de l'Etat avec ce stock, les portes de l'exportation seront ouvertes. A noter que le ministre de l'Agriculture et du Développement rural présentera sa communication sur ce nouveau système de régulation, mardi, lors du conseil de gouvernement. Dans ce cadre, le ministre n'a pas écarté la possibilité d'élargir cette action aux autres produits de large consommation, à l'instar de la viande et du poulet, ainsi qu'à d'autres produits de saison. En outre, le ministre regroupera mardi prochain les cadres du secteur pour effectuer un bilan des actions menées. Pour ce qui est du problème de la semence de pomme de terre, il a expliqué que des mesures seront prises une fois que le dossier sera finalisé, pour sécuriser l'approvisionnement des agricultures, et des mesures seront prises aussi en faveur des éleveurs.Au cours de la séance tenue hier au Conseil de la nation, les sénateurs ont soulevé le problème des textes d'application qui doivent suivre la loi d'orientation agricole. A cela le ministre a répondu que la préparation des textes législatifs avance. Ces derniers seront présentés au gouvernement et au Conseil des ministres avant d'arriver au Parlement. Il ajoutera qu'il y a une absence de base juridique, notamment pour la gestion des chambres agricolesDans sa réponse aux questions des sénateurs par rapport à la loi 87-19 portant sur le foncier agricole, le ministre a indiqué qu'une loi spécifique sera présentée dans ce cadre. Il soulignera qu'un problème est posé par rapport à l'exploitation des terres agricoles relevant de domaine privé de l'Etat. Il y a lieu de souligner que les interventions des sénateurs se sont focalisées sur les problème du secteur agricole, notamment la sécurité alimentaire, les fonds de soutien agricole, point sur lequel certains ont appelé le ministre à présenter le bilan du PNDRA. Le projet de loi sera soumis au vote demain.